Lâcher prise

franekbalboa

Parfois, tout est trop fort pour combattre encore, le seul moyen de continuer est de laisser passer l'orage. L'acceptation de la situation est déjà une victoire en soi, le fait de savoir quand user ou ne pas user de force est aussi tactique, et par là, une forme étonnante de combativité passive surgit. L'étonnante faculté de la patience augmente la résistance. Il faut pour cela accepter d'abord. Puis lâcher un peu de poids. Un peu de lest. J'y arrive parfois. Certains moments c'est bien plus compliqué, car voyez-vous, l'orgueil dans ces moments n'est pas toujours le plus à même de conseiller. C'est pourtant celui-ci qui, instinctivement, dominera la première impression. Il s'agit d'une réaction primaire et innée, celle du refus, celle justement de l'inverse de ce que l'on doit parfois rechercher... Celle qui nous fera nous user et nous éreinter au combat plutôt que d'attendre calmement que la situation évolue. Tout s'apprend. M'étant toujours beaucoup battu, que ce soit enfant, à cause des autres qui se moquaient de moi, ou adulte, car les adultes peuvent se montrer tellement immatures, j'ai acquis cette faculté de pouvoir toujours me donner à fond. Celle de toujours foncer et ne rien lâcher. Or j'ai appris il y a quelques temps maintenant, que par moments, faire le dos rond est une solution de combat. La technique de la tortue qui se protège attendant la fin de l'agression pour continuer à avancer. Le souffle contrôle cette faculté, primordial souffle. Le gérer permet de modifier profondément le sentiment ancré primairement, il permet d'évaluer, de se ressaisir, de se détendre, de refaire surface. Puis lorsque l'orage est passé, lorsque le lâcher prise a eu suffisamment d'efficacité, nous nous relevons pour reprendre notre combat. Chacun a le sien, ses convictions, ses armes, son vécu. Mais tous ne se battent pas. Certains attendent stupidement sur place que tout leur tombe dans les mains, sans rien faire... Ceux-là haissent les gens qui les entourent, simplement parce ceux qui les entourent ont la conviction de leur combat, et que, se remuant, ils obtiennent régulièrement ce qu'ils souhaitent, plus rapidement que ces paresseux.

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