Lady Starlight

aile68

Je classe ce texte dans la grande catégorie de la vie

C'est une chanson qui me rappellera toujours mes vacances en Suisse. J'avais gardé des enfants, j'avais dix-sept ans. Premières expériences loin de la maison, je voulais faire quelque chose de mes vacances, j'avais un pompon à mon sac à dos. Le travail m'a permis de connaître d'autres personnes, d'établir un contact avec elles, de prendre des trains en vitesse, de rencontrer des braves gens. "Lady Starlight" de Scorpions, c'est vraiment la chanson qui me fait rêver, quand je l'écoute c'est toujours avec un réel plaisir, et une émotion qui forme comme une boule en moi, qui me donne presque envie de pleurer. J'étais jeune, je voulais travailler, les études c'était pas mon truc, j'ai eu mon bac, une licence, une demi-maîtrise, et d'autres titres. Pourquoi faire à la fin? Pour être instruite, d'accord, et puis après? J'ai été sage tout au long de ma vie, j'ai fait des erreurs. J'ai connu l'Italie. Des hommes, des liens,  très  très peu, ça m'a suffit. Je suis libre maintenant. Quelque part dans le monde y a des gens que je connais, de la famille, des amis.Certains m'ont oubliée c'est sûr. D'autres sont pris par la vie et ses obligations. Plus le temps d'écrire, j'ai leur adresse dans la tête, toujours détesté les répertoires. C'est comme si je casais les gens dans un cahier, comme si je les faisais mourir là. C'est étrange comme impression. Je n'ai pas peur de la solitude, je ne m'ennuie jamais, c'est une chance. "Lady starlight"  me fait voir la vie autrement, c'est le temps des vacances et de certains possibles, l'envie d'y croire encore. L'amour, cet étrange petit microbe qui nous empoisonne la vie et nous fait vivre de drôles de choses. Je me souviens des rires avec toi et c'est bon. C'est fini, bien fini. Y a comme un petit verrou qui s'est ouvert, clic, petit déclic imperceptible qui me fait réaliser que je suis passée à autre chose moi aussi. Je n'ai plus de pompon à mon sac à dos, je n'ai plus de sac à dos. Mes valises sont bien rangées dans mon placard. Jamais plus on ne me fera porter des choses trop lourdes pour moi. Ou alors c'est que je l'aurais décidé... Trois points de suspension qui me font douter de ce que je dis. Je suis arrivée à un âge où il est encore bon de douter, le jour où je ne douterai plus c'est que je serai morte. Mais ceci est une autre histoire.

Signaler ce texte