L'aigle Et Le Poisson Rouge

stockholmsyndrom

Il n'existe rien de plus grand

Que l'infini royaume de l'aigle

Que l'homme admire, contraint aux règles

Jaloux de ce léger géant

Il n'existe rien de plus grand

Que sa liberté qui s'élève

Au dessus des fumées funèbres

Sous les coussins du tout puissant

Son ombre, tapis sur les cimes

Sous ses ombrelles, se dessine

Un crucifix

Sobre et mouvant

Semblant glisser au gré du vent

S'abreuve de hauts millésimes

D'un air plus pur que l'or des mines

Et se délecte du jeu de mime

De nos viles vies

De méprisants

On l'aperçoit aux matins clairs

Faire du zèle aux flux solaires

Et miroiter, comme la mort

Sur le corps de son corridor

On peut le voir au crépuscule

Planant

Et travestir la lune

Avec ses ailes, noires et grivoises

Par l'illusion d'ombres chinoises


Dieu que ces griffes sont acérées

Tueur débectable

Et si puissant

Que ce plumage est à envier

Pécheurs en sont ses courtisans

Dieu que ce bec est effroyable

Si détestable

Et fascinant

Dieu que ces yeux sont admirables

On dirait qu'ils y logent Satan.


Je le regarde s'envoler


Prisonnier sur mon piédestal


Dans le bleu néant des spirales


Je le regarde s'évaporer


Dépose ma peine à mes pieds


Sur l'asphalte suffoquant de râles




Un poisson rouge dans un bocal




Je vois mon monde opaque tourner.

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