L'amour en fuite

Marcher sur les galets pieds nus , petite torture, jambes nues, vent marin, c'est l'automne les maillots sont rangés, il y a sur ta peau comme un air désolé. Tu grelottes, tu sanglotes, tu te rhabilles, te rechausses, mes caresses ne servent à rien. Mains dans les poches, je m'éloigne sur la grève, tu me rejoins, au jeu du chat et de la souris je n'ai jamais été fort. Le vent, tes longs cheveux me fouettent le visage, que regretter de nous? S'être connu trop tôt, on nous croit fait l'un pour l'autre, rien ne peut nous arriver dit-on, on nous a trop vu ensemble, les gens sont trop habitués.

Marcher sur les galets, côte à côte comme des amoureux, pour combien de temps encore, une question qui fait mal quand l'amour rôde encore. Je ne sais plus si c'est bien ou mal, et quand tu me prends la main, qu'est-ce que ça veut dire maintenant? Je suis un homme, mes larmes coulent en moi comme un ruisseau torturé, ne peuvent déborder de mes yeux tristes comme les tiens. En pleine crise amoureuse, je me sens tel un chien battu, abattu, ma peine est-elle la tienne? Que dirons-nous aux autres? Que de questions! Rentrer ensemble dans la même voiture, sauver les apparences et puis après? Chacun chez soi, chacun son intérieur, pour mieux se retrouver, ou mieux casser? Se sentir sur le fil du rasoir, dans un mauvais mélo, faire tenir debout ce qui chancelle, une flamme qui tremble est-elle forcément vouée à s'éteindre?