L’ange aux ailes brisées

princesse_de_soleil

"Les murs de la prison me brissent Je crie en désespoir, les murailles me méprissent La silance me tue, les larmes se meurent Le destin s'en moque et je me meurt

J'ai été un ange dont on a brûlé les ailles

J'ai été une âme dont on a creusé les entrailles 

J'ai été un homme dont on a oublié le visage

J'ai été un être dont on a coupé le paysage


Je suis devenu une ombre dans l'absence de lumière...

Je suis devenu un masque de pierre et de fer

Dans l'absence d'un visage je me suis couvert de larmes

La solitude et la douleur sont désormais mes seules armes

Mon sang et celui de mes ancêtres s'est écoulé des blessures anciennes

Elle m'a promis de me suivre quoi qu'il advienne

Elle m'a promis de me suivre dans l'enfer ou je suis descendu

Mais cet enfer lui avait été défendu 

On a fermé une porte entre nous et elle est resté dehors

Pleurant et criant dans la silence du corridor

On m'a enfermé dans une prison m'attachant avec des chaînes au mur

Je n'ai entendu qu'une affreuse silence et ses murmures

Notre dernière baiser a été baigné de sang

Elle me voyait mourant, mourant et pleurant

La main tendue dans la direction ou je l'avais pour la dernière fois vue

Elle avait pleuré sur ma poitrine et mon cœur était fondu

Et cassé par des milliers douleurs et supplices

Je l'aimait et la perdait pour l'éternité, mon amour, ma complice

Me débattant dans mon sang et le fumé de mon passé 

J'entrais dans l'antichambre de l'éternité 

Ou je n'allais jamais la retrouver, jamais la revoir

Mon coeur est cassé ainsi que son miroir

Qui n'était autre que mon cœur-mort de douleur

Et sanglant d'un liquide qui a perdu sa couleur

Qui s'est noirci comme l'est devenu mon destin

S'envolant sur les ailles d'un bruit lointain

Me laissant les ailles brisés et sans lumière ou espoir

Chantant ma sentence et mon requiem en choir

Mon amour est a jamais perdu pour moi 

Il ne me reste qu'à désespérer et a perdre ma foi

Le dernier son que j'ai réussi d'entendre

Le son que personne d'autre n'as pu comprendre

Le bruit de ses pas s'éloignant pour descendre en paradis

Le fin de mon existence et le début de ma maladie

La dernière lumière que mes yeux ont entrevus

Qui, même aveugle et évanouit encore me tue

A été la lumière de son regard amoureux et baigné de larmes

La seule chose que j'ai retenu dans cet affreux vacarme 

Qu'elle m'envoyait dans son désespoir 

Me donnant a la hâte son seul mouchoir

Comme dernière liaison possible entre nous  sur la terre

S'agenouillant et priant devant la porte de l'enfer

Porte que j'avait été forcé de franchir pour  toujours

Et laisser en arrière ma vie et mon amour...


On m'a embastillé 

Je suis devenu un humble prisonnier

Mais pas celui de la prison ou du bâtiment 

Celui du destin méritant un châtiment 

Pour avoir aimé et osé d'être heureux

Je suis puni a mourir dans un enfer froid et ferreux

On m'a arraché mes sentiments les faisant couler avec du sang

Ma sentence est de la voir s'évanouissant

Sur les marches qui lient la Bastille et le monde des hommes

M'oubliant dans un lieu habité de fantômes

Devenant chaque minute un peu plus ombre

Et faisant des sourires de ma jeunesse des grimaces sombres

Le cachot est froid, la neige tombe mélancoliquement

Je reste insensible sur les dalles de ma prison; pleurant et criant...

Au fin des fins j'ai compris

Dis-je d'un air affaibli

Il faut remercier les poignards qui nous percent le cœur 

Remercier les poignards qui nous ont remplis de douleur

Il faut remercier les traîtres qui nous ont maudis

Les remercier maintenant, car le destin n'accorde aucun sursis

Il faut remercier la haine et la souffrance

Les remercier pour leur existences

Il faut remercier les larmes et les blessures

Les remercier pour le sang et les morsures

Il faut remercier l'échafaud et la mort

Remercier les bourreaux qui ont eus tort

Il faut remercier les cachots et les prisons 

Les remercier pour la silence et les chansons

Il faut remercier la solitude et la douleur

Remercier pour les cris et l'espoir qui se meurt

Remercier les ennemis et la tombe

Remercier la torture et la nuit profonde

Il faut remercier les assassins et les coupables 

Les traîtres, les couteaux et les misérables...


Car enfin quel est la raison de l'existence

Sinon celle d'accomplir désormais sa sentence

Pour ne plus souffrir lors de la mort

Car ce jour là, les anges aussi peuvent avoir tort

Il faut vivre sans regarder en arrière 

Sans un espoir ou plus d'un pensé solitaire

Il faut vivre avec le feu sur le dos et dans les poumons

Et rester muet quand s'ouvre la tombe

Sauter dans l'éternité le rire sur le visage

Pour voir de sang sur la toile d'un paysage

Destiné a être ton horizon à jamais

Juste oublie et tombe dans l'éternité...


Le temps est la prison des hommes libres

Mais ici on ne trouve pas cet équilibre 

Ici on a le temp qui nous condamne

Ici on a les larmes et la douleur qui nous damnes

On a la mort qui s'en moque 

Et la solitude qui nous bloque

Entre quatre murs sans nom ou passé

Mais qui on en arrière une éternité 

On est des damnés enfuis de paradis

Sans attendre le bien qui nous a été promis

On s'est jeté dans de la flamme, on a brûlé 

Depuis le  jour quand on y est entré 

On nous dit : ne soyez pas les prisonniers du passé 

Mais peux-t-on être autre chose lorsqu'on est enfermé

Sans secours

Ni amour

Sans défense 

En souffrance!

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