L'anneau

compteclos

S'emparant de mon âme, je la laisse glisser doucement,

Vers tout ce que je cache, la laisser me faire voir la vie autrement,

Mes palpitations s'atténuent et je sens la tiédeur d'un nouveau jour apparaître,

Alors seulement je réalise, qu'enfin, je vais pouvoir renaître,

 

La violence abyssale saisit mes tripes à m'en donner le tournis,

J'avance, craignant qu'autre chose, en moi, ne soit tapi,

Je n'ai guère envie de connaître tout ce que je ne sais pas,

Puisqu'à présent, s'offre devant moi, une nouvelle loi,

 

Celle que je n'ai jamais apprit, celle que je n'ai jamais connue,

Celle que je ne saurais dire, celle qui, je pensais, été disparue,

Silencieusement, j'esquisse un sourire affaibli,

Par toute cette obscurité, je me sens sans vie,

 

Tout recommence, l'éternel cycle, il paraît,

Je veux bien le croire, mais sans preuve, comment l'assurer ?

J'erre comme je l'ai toujours fais, dans des ruelles vides,

Et je consomme toutes ces bouteilles afin de me rendre ivre,

 

Ivre de joie et de puissance, la confiance en moi prend place,

Mais devant tous vos désirs impies, je reste de glace,

Moi, l'éternelle passionnée sans raison,

Moi, l'éternelle épopée sans guérison,

 

Puisque la chair trépasse dans vos mains,

Et que le sang inonde vos matins,

Laissez-moi trouver de quoi vous soigner,

Laissez-moi trouver de quoi vous aimer,

 

 

Je suis une « rebelle » disent-ils, depuis toujours,

Et à vos interdictions, je fais la sourde,

Car je sais bien que tout cela n'est qu'un jeu,

Que vous vous souhaitez planter le glaive entre mes deux yeux,

 

Seulement, je suis plus maligne que cela,

Et ne vous laisserai pas gagner à ce jeu-là,

Puisque je suis intrépide et sans prénom,

Laissez-moi vous apprendre quelques notions,

 

De vie, de rires, de larmes,

Puisque se conjuguent à tous les temps, les drames,

Puisque le sinistre a fait de vos corps,

Des étoiles mourant dans l'aurore,

 

Je vous regarderai mourir près de l'eau,

Pour qu'enfin se crée l'anneau,

Celui que vous porterez à l'annulaire gauche,

Celui qui vous videra les poches,

 

Puisque la chair trépasse dans vos mains,

Et que le sang inonde vos matins,

Laissez-moi trouver de quoi vous soigner,

Laissez-moi trouver de quoi vous aimer.

 

 

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