L'anonyme

Aime-moi Paris, embrasse-moi
Enlace-moi dans tes avenues
Écris-moi sur tes murs
Ou sur tes petites plaques à l'angle de tes rues
Caresse-moi de ton air putréfié
Peins moi sur les portes de tes immeubles décapés,
De la main fébrile d'un adolescent en colère.

Je suis l'absence du passant
L'intégralité d'un regard que tu ne vois pas
Je veux sentir le sang de tes artères
Couler le long du canal de ma copie
Je suis un visage perdu qui te cherche du regard 
Qui recherche ton regard.

Rattrape-moi Paris, embrasse-moi
Enlace moi sur tes ponts
Comme la nuit qui me cueille au pied de mes cuites
Je suis la solitude de ta surpopulation
Une plongée intense dans la noirceur de ton anonymat.

Ne m'oublie pas, Paris.