Larme
franekbalboa
Parfois je me dis que j'en aurai bien besoin... Que ces quelques gouttes qui couleraient de mes yeux me feraient le plus grand bien. Je me dis que j'ai perdu quelque chose, que je ne suis plus tout à fait humain...
Où sont-elles parties ? Je ne me rappelle pas la dernière fois qu'elles sont sorties. Je crois que j'étais au collège. Je me vois fondre en larmes un soir dans mon lit, assez tard, sur les coups de minuit, pour que personne ne se doute de quoi que ce soit, que personne n'entende, que personne ne voit ça. A l'époque j'étais seul. Totalement seul, délaissé par des professeurs qui m'avaient contraint à l'isolement, harcelé par les élèves, coups, crachats, insultes... J'étais ligoté dans ce mutisme qui me coûtait. Mais mes parents avaient d'autres soucis, je n'allais pas leur ajouter ça.
J'ai pris sur moi, serrant les dents, rendant les coups, convoqué à de multiples reprises, renvoyé régulièrement, collé, puni... La liste est longue, mais ce rôle là que j'ai joué durant deux ans m'a permis de tenir. J'en ai beaucoup souffert il est vrai, sans larme. Il est vrai aussi. J'en aurai pourtant eu besoin maintes fois depuis. De ces larmes pleines d'émotions qui extirpent ce surplus débordant dans un corps qui n'arrive plus à le retenir...
Mais non, elles ont point le bout de leur nez, puis comme bloquées, elles sont reparties aussi sec, j'ai l'impression d'avoir trop forgé cette carapace brute, que plus rien ne sait y entrer ni en sortir. Je sais que c'est parfois dur pour mon entourage de me supporter ainsi. Mais bon, je fais des efforts. Promis. Le temps arrivera peut-être à m'extraire ce sérum du corps, comme on aspire le poison d'une morsure de vipère.
Le poison est bien là. Je le sens. Parfois une bouffée d'émotion me prend, et je peux ressentir ces larmes qui montent, mais l'émotion me submerge et reste en moi alors que les larmes ne parviennent pas à trouver le chemin de la sortie. Ces moments sont très étranges. Je suis à la fois au bord du craquage, souvent de tristesse ou d'immense lassitude, mais aussi furieux après moi-même, alors que je ne sais pas si j'aurais tenu à l'inverse...
Bref. Pas de larmes ni de tristesse en écrivant ce texte, une simple pensée, une plume qui gratte le papier, un peu d'émotion, de nostalgie, celle ci ne sera pas noyée de larmes. Vous l'aurez bien compris.
Pensees. Prenez soin de vous.
· Il y a plus de 5 ans ·gone
Merci, vous de même
· Il y a plus de 5 ans ·franekbalboa
Trop de larmes versées, le torrent s'est tari, même si l'émotion est toujours là.
· Il y a plus de 5 ans ·Des deuils fort douloureux ne m'ont pas fait pleurer devant les autres-on a dû me penser insensible- mais je pleurais longtemps le soir dans mon lit, J'aurais voulu pourtant, mais je ne pouvais pas. C'est ainsi !
Louve
Le truc fou c'est que je ne pleure plus. Plus du tout.. Je ne sais plus. Si encore ça venait lorsque je suis seul.. Mais là non. Même pas. Prenez soin de voud
· Il y a plus de 5 ans ·franekbalboa
Et vous aussi. Amitiés !
· Il y a plus de 5 ans ·Louve
Intérioriser est parfois plus douloureux que de se laisser aller ? Seulement on ne se refait pas...
· Il y a plus de 5 ans ·marielesmots
Et se laisser est parfois plus douloureux que d'interioriser aussi... Je pense que la pièce a deux faces, et que la mienne tombe toujours du même côté...
· Il y a plus de 5 ans ·franekbalboa
Essaie les oignons ! Ça marche ! :o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
Larmes mécaniques ? Pas sur que l'émotion soit la...
· Il y a plus de 5 ans ·franekbalboa
Certes! Certes ! .o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé
Pensée joliement écrit.
· Il y a plus de 5 ans ·Lady Etaine Eire
Merci
· Il y a plus de 5 ans ·franekbalboa