Le biais d'optimisme

Cette tromperie cognitive sert à encourager la vie de tout être pensant dans des conditions d'existences pourtant effroyables. Les guerres, les pandémies, les catastrophes naturelles, les tromperies à répétition de sa femme avec le boucher.

Par exemple, les grands fumeurs savent que le tabac tue, c'est marqué dessus, mais ils se disent : « Pourquoi moi, je ne suis pas le seul à fumer, bordel ! »

Depuis notre jeune âge, nous apprenons que nous allons mourir. Cela n'empêche pas, pour la plupart d'entre nous, de vivre en s'amusant jusqu'à la date fatale. On se dit : « Pourquoi moi, je ne suis pas le seul à vivre, bordel ! »

Le biais d'optimiste diminue les risques de dépression dans les populations.

Imaginons, un condamné devant un peloton d'exécution. Il aurait de quoi entrer en dépression, non ? Ben non ! Car il se dit « Tous les fusils s'enrayent. Donc, tous ces fusils, pointés sur moi, peuvent s'enrayer. » Grace à son biais d'optimiste, il envisage encore de marier la Marion et de lui faire quatre enfants.

Tous les sondages le démontrent nous nous voyons meilleur que tel notre entourage nous perçoit. Plus intelligent(e) que la moyenne, plus charmant(e) que la moyenne, plus toutes qualités que la moyenne, donc la moyenne disparaît. Ce qui est interdit par toutes les lois statistiques.

Prenons, maintenant, un sujet d'actualité, le devenir de la civilisation humaine face au réchauffement climatique. Les jeunes envisagent des scénarios de sauvegarde plus ou moins fantaisistes. Aller vivre sur une autre planète. Construire des villes sur la mer. Dresser une muraille en béton pour isoler les calottes glacières et se protéger de l'envahissement des eaux, etc.

Contrairement, les vieux pensent que c'est râpé et que la civilisation humaine est irrémédiablement condamnée.

Leur biais d'optimiste est toujours présent, mais ils ne se sentent plus concernés, car ils se savent, depuis leur jeune enfance, mortels et comme c'est pour bientôt, là, leur biais d'optimisme ne fonctionne plus.