Le condamné

compteclos

J'ai pêché, c'est vrai,

Faut dire que j'ai toujours eu goût pour la noirceur de l'illégalité,

Aujourd'hui, derrière mes barreaux,

J'aimerai juste vous dire en quelques mots,


Que malgré les coups durs, les fissures et les ratures,

Toutes ces fois où mon sang s'est retrouvé explosé sur le mur,

J'ai gardé en moi les visages tant aimés,

J'ai gardé en moi les souvenirs d'une joyeuse gaîté,


Ne me jugez pas pour mes crimes,

Ils ne sont que l'agencement de mes abîmes,

Déçu par des gens qui me pensaient minime,

Je leur ai prouvé que je ne serais pas qu'une pauvre racine,


J'ai été le chêne, le saule pleureur,

J'ai été la graine, l'épaule, le cœur,

De tous ces délits que j'ai commis,

En pensant très fort à ma mère qui chaque soir, prie,


Pour mon âme dérisoire,

Moi, qui ai toujours eu peur du noir,

Maman, je te demande pardon,

De ne pas avoir été un bon garçon,


Je regrette tu sais,

Toutes ces nuits en captivité,

Je regrette et je ne le dirais jamais assez,

Mais maman, je n'oublierais jamais,


Tes pleurs lorsque je ne rentrais pas,

Mais tu sais, j'étais dehors lorsqu'il faisait si froid,

J'ai voulu être fier,

Mais à trop boire de verres,


L'ivresse vous envahit et cause des bleus,

Et mes larmes se tapissent sous la pluie lorsqu'il pleut,

Maman je ne peux te dire adieu,

Mais demain, je m'en irai rejoindre Dieu.

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