Le cri de mes martyrs

compteclos

 La carapace  de mon corps se meure sous les balles vocales de mes ennemis,
Je m'abaisse sous vos jugements, vos mensonges, et votre mépris,
Alors, j'avance, tête baissée, corps couché, allongée dans mon propre sang,
L'Antéchrist m'enveloppe de ses longs bras et me murmure doucement, «  Je suis Satan »,

Lentement, mes yeux s'ouvrent sur ce nouvel être venu d'ailleurs et de nulle part,
Je le laisse me guider, je le laisse m'emporter à travers tous vos remparts,
Et si lui, a su m'écouter, c'est peut-être, parce que nous sommes pareils lui et moi,
Et si, lui, a su comment me parler, c'est peut-être, parce que le sommeil que je gardais en moi,

A su s'éteindre et laisser la place à une autre forme de vie,
à su m'étreindre et laisser grâce à la Nouvelle Pluie,
Tous vos serments ne sont que des parjures,
Au moins avec ces démons je n'ai plus besoin d'être Pure,

Pour être acceptée de votre folie extravagante et chronophage,
Pour être tolérée dans vos vies dérangeantes et sans sagesse de l'âge,
Mon âme s'épuise sous la chaleur enivrante de l'Enfer, le repos n'existe pas,
Torture, blasphèmes, sont au goûts du jour, je m'enivre de ce poison, qui n'existe pas,

Il parait que Belzébuth est en moi, bien tapi sous mes os, que si je regarde sous mon lit,
Je pourrai ne rien apercevoir, même pas l'ombre de moi-même, seulement l'esquive de mon propre esprit,
Quand la nuit tombe, seule, face à mon miroir, la lame dans la main droite, je souris,
Quand éclate les bombes, seule, face à mon rasoir, je m'agenouille devant mes envies,

Satan m'obsède et fais de mes pulsions, des pêchés acides,
L'attente m'apaise, et fais de mes mouvements, des pensées psychorigides,
Alors, j'attends, alors je mens et m'abreuve de vos tourments,
Le corps latent, les mains en suspends, je me goinfre de vos serment,

Je ne crois plus en vous, je ne crois plus en moi, je ne crois plus en rien,
Puisque le rien est le Roi dans ce bas monde, je laisse le Démon guider les miens,
Je ne veux plus avoir affaire à qui que ce soit, je veux juste me taire et vous faire souffrir,
Puisque ce monde crie à la violence, laissez-moi faire de vous, mes martyrs.

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