Le cri du désert

yl5

10 mots

 

Cela faisait une bonne semaine que nous tournions en traçant des ellipses dans ce maudit désert Mauritanien avec notre caravane de quarante chameaux.

Nous n'étions pas en vacances, mais chargés d'exemplaires du Coran que nous étions chargés de distribuer aux nomades jaloux ou pas. Les jauges des outres commençaient à approcher des coutures et toujours du sable, des dunes, du sable.

Malgré tous nos appels, nous semblions abandonnés, soumis à l'épreuve, ce qui nous transcendait par principe car nos souffrances démontraient que nous L'intéressions.

Une nouvelle fois, nous tous, imams débutants, prièrent durant une bonne partie de la nuit pour trouver âme qui vive à convertir qui pourrait nous aider, bref nous cherchions un sauveteur pour le sauver.

Soudain au lever du jour, nous fûmes réveillés par un son aussi étrange que puissant, qui se révélera salvateur.

Nous comprîmes l'origine de ce bruit lorsque nous vîmes la corne de gazelle servant de porte-voix pour muezzin enroué, tombée devant la gueule du camélidé blatérant tel un coq gaillard.

Quelques heures plus tard, alerté par ce hurlement tonitruant, le chef Belge d'un convoi d'esclaves Louis Vanderlovevoord, qui avait bivouaqué à proximité dans une cité troglodyte abandonnée, nous sauva en nous recevant juché tel un foutriquet satisfait sur son rocking-chair pliable en ivoire carré, pour nous vendre contre notre maigre cash une guide au teint bleu nommée Maeva qui nous remit promptement sur le bon chemin.

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