Le démon du matin (1)

guegueette

La rencontre.

Un homme marche, le sourire en coin sur le visage, nul ne sait ce qu'il fait là, il marche. La journée est belle, s'annonce douce, le soleil réchauffe doucement les pavés et les cœurs de cette grande ville. Les quais commencent à accueillir les pas et les gens vas et viennent, s'apprêtant à commencer leur journée. Certains font la tronche, il sont arrivés au travail il y a peu. Certains sont bourrés, il sortent de boîte de nuit. La route se remplie peu à peu de voitures. Et il y a elle, qui marche le pas lourd avec sa belle robe rose, un peu éméchée.


Et il y a lui, qui marche en sens inverse, portant une belle chemise et un joli jean. Belles confections. Son pas est assuré, il marche et elle le croise. Les regards se touchent, et sa main touche le coeur de la jeune femme. Il lui demande si elle a besoin de parler. Bien évidemment, qu'à une heure si tardive pour celle-ci, qui as passée la nuit éveillée, en ressent le besoin. Il faut dire que ce garçon, qu'elle était venu rencontrer dans cette discothèque et l'ayant quasiment ignoré toute la soirée, lui donnait de quoi blablater.


Cette main sur le coeur, et ces quelques mots: "Toi, tu as besoin de parler", lui réchauffent celui qui bât sous sa poitrine. Le regard est un peu dans le vide, la fatigue de sa nuit mouvementée l'a prise. Les passants, peu nombreux encore, ne se méfieraient pas de la scène. Un homme, une femme, qui se rencontrent. Et rapidement, celui-ci tourne son pas, et marche dans la même direction que la belle. Sa robe lui arrive aux genoux, elle est brodée, lui sied bien. Une veste noire parfait sa tenue, assortie à ses talons aiguilles laissant dévoiler la pointe de ses pieds. L'homme porte de belles chaussures, il à le sourire aux lèvres, une lueur indescriptible dans le regard.


Les badauds dans le tramway observent sans se soucier de la scène, des deux gens qui y sont montés. L'un propose à l'autre d'aller chez lui, l'autre ne semble pas récalcitrante. Pourtant, la peur aurait été au creux de son ventre si elle n'avait pas que en tête cet homme, qu'elle avait rejoint pour la fin de soirée. C'est qu'elle avait quitté un repas dans une ville lointaine, et c'était faite amener pour le rejoindre. Vous voyez, le genre d'homme qui nous éclaire et nous illumine par sa beauté et son charisme, et pour lequel on pourrait faire n'importe quoi. Il fait partis de cette espèce là.


Les mots s'échangent et les pas quittent le moyen de locomotion pour se retrouver sur le bord de la route. L'homme parait sérieux dans sa proposition, se répète à plusieurs fois. Elle peut repartir si elle le souhaite. La jeune femme hésite, pourtant, à le suivre. Elle ne le connait pas, il est peu être dangereux, et pourtant, après hésitation, elle lui prend la main. "Non, pas en public, t'es folle ou quoi." Une petite folie. Vous savez, quand la raison vous dit non mais que le goût du risque et l'adrénaline vous dit oui? Eh bien nous y sommes. Et elle la relâche cette main, machinalement, dans un moment d'incompréhension. Il n'est pas son genre, mais à un je ne sais quoi qui l'attire, une sorte de force de la nature. Non pas que les corps étaient aimantés, l'on aurait plutôt dis deux aimants non compatibles. Pourtant, le ventre flanche, le coeur tambourine. Elle le sent mal, mais y va quand même. Allez savoir pourquoi...


Un café? Oui aller, un café et une chocolatine. La vendeuse ne se doute pas, à cet instant, que la belle repensera toute sa vie à cette matinée, en mangeant des chocolatines. Elle a un regard inquiétant, cette vendeuse, elle à l'air soucieuse. En terrasse, par cette belle journée qui s'annonce? "Non, suis-moi". Sa veste grise se ferme, il met sa capuche et emboîte le pas. La voilà à marcher, derrière, teh. Mais une sorte de trace invisible, une odeur indescriptible se fait sentir, et elle la suit, comme envoûtée.

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