Le Havre

argonaute

Texte poétique en prose libre. Retrace l'existence et la quête du bonheur.

Le Havre

Loin, très loin de la cacophonie des masses 

Grouillantes, repoussantes

Loin, très loin du diktat de la masse

Culpabilisante, aliénante.

Se situe un refuge, inexpugnable

Seulement accessible aux âmes remarquables.

Leur volonté, leur courage et leur désespoir

Sont les seuls accès vers ce délicieux mouroir.

Par delà d'interminables plaines stériles,

Au-delà de collines déjà immobiles.

La Montagne voilà

De nimbus voilée.

Telle une grande vénus pudique,

Le magnificent océan de nuages

Drape d'une armure unique

L'auguste massif sans âge.

L'aveuglant rayon d'azur

Puissant de sa morsure,

Vous signifiera de sa grotesque façon

La fin de votre ascension.

De cette minuscule terrasse,

Constituée du jardin d'Horace.

Un chêne par trois fois millénaire

Contemple le bienheureux de son calvaire.

Exténué, exsangue, le bienheureux

Admire pour l'ultime et dernière fois

Les inépuisables sources de son malheur,

Désormais asséchées et sans emploi.

Mais, bientôt

L'oxygène, sève incolore de vie

Quitte, petit à petit le foyer de vie.

Laissant, un sourire de béatitude

Sur la face d'un corps plein de Plénitude.

Ce corps sans vie, nommé Lamartine,

Gagne silencieusement son nouveau sanctuaire.

L'Havre ou plutôt l'ossuaire,

À de nouveau fait une bienheureuse victime.


  • Haaaa, excusez moi je ne suis pas habitué à la mise en page du site, ce sont bien sûr des quatrains, avec le "mais bientôt" qui scinde le poème.

    · Il y a presque 5 ans ·
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    argonaute

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