Le loup et la brebis (fin)

Le loup et la pauvre brebis se tenaient face à face. Le prince et ses compagnons craignirent le pire mais le loup ne bougeait pas et ne grognait même pas. Une chose frappa les hommes, il avait un regard si intense que celui qui le regardait dans les yeux en restait immobile. C'est ainsi que la brebis demeura figée tout le temps qu'elle fixa la bête. Celle-ci s'étant aperçu de la petite troupe se retourna  fixa cette dernière de ses yeux si perçants. Les pauvres hommes ne purent faire aucun mouvement et ne purent ni avancer ni reculer. Pendant ce temps la brebis libérée du regard du loup put s'enfuir. Elle retrouva la bergère qui s'était lancée à sa recherche malgré la recommandation du prince qui voulait qu'elle reste cachée derrière un arbre. La jeune fille se demanda où étaient passés les hommes et le prince qui avait été si gentil avec elle. La brebis allait et venait, elle voulait entraîner sa maîtresse afin que cette dernière n'aille pas à la rencontre des autres. Mais la bergère craignait que le loup ne les ait attaqués voire pire, mangés, aussi elle prit son courage à deux mains et malgré la nuit qui maintenant tombait, continua à cheminer dans la forêt profonde. Comme elle ne cessait d'appeler, le prince l'entendit et lui ordonna de s'en aller immédiatement. Elle refusa d'obéir et s'approcha des hommes. Or, avec l'obscurité elle n'avait pas encore vu l'animal. Le prince lui criait de ne pas regarder le loup dans les yeux, s'apercevant de sa présence, la jeune fille se tourna aussitôt vers lui. Ce dernier en fit autant et la bergère se retrouva immobile sous le regard hypnotique de la bête. Les hommes eux en furent désolés et cherchèrent un moyen d'éloigner cette dernière. Le prince décida d'attirer le loup vers lui en ayant les yeux bandés ainsi leur regard ne se rencontrerait pas et la jeune fille se retrouverait libre. Il s'exécuta aussitôt, hélas! il ne s'aperçut pas qu'il s'approchait de la tanière du loup où se trouvaient la louve et ses louveteaux. La mère crut sa progéniture en danger et se jeta sur le prince. Celui-ci se débattit fort surpris de l'attaque, ses hommes arrivèrent à la rescousse et tuèrent la louve et le loup qui était arrivé entre temps. On eut peur pour le courageux prince, à forte raison car il succomba à ses blessures. Son dernier regard fut pour la jeune bergère qui n'oublia jamais l'intensité de ses yeux bleus, aussi intenses que les yeux du loup pour laquelle il n'hésita pas à se mettre en danger.