Le maçon manchot.

Hervé Lénervé

Du temps de Cavanna les maçons, en France, étaient soit ritals, soit francs, mais seuls les premiers construisaient nos maisons.

Le maçon rital manchot des deux bras est doublement handicapé, pour travailler, of course, mais pour parler, aussi !

Voici, l'histoire du maçon manchot qui n'avait pas sa langue dans sa poche. Il ne parlait guère, certes, sa gestuelle était défaillante, mais il savait chanter comme un vrai rossignol, à ne pas confondre avec le faux rossignol, qui est légèrement plus petit et tout vert, lui, zen, mais qui chante faux comme un pied.

Notre maçon manchot, bien qu'ayant ses deux pieds chantait très juste, mais boitait, quand même. Sur le chantier, il ne fallait pas lui demander de pousser la brouette, mais de pousser la chansonnette, pour donner la cadence et du cœur à l'ouvrage. Il était le baromètre de la bonne humeur. Toujours jovial et souriant à filer mauvaise conscience à ceux qui avait tout, mais se morfondaient dans une vie morose de merde à la con.

Bien que limité par son handicap, sa bonté, sa générosité étaient sans limite, il aurait donné ses bras, au déshérité qui les lui aurait demandés, s'il avait été encore membré. Sa réputation enfla au point de dépasser les limites du chantier. Donc, voici que voilà… (Non, de l'autre côté, s'il vous plait, par là, vous ne pouvez rien voir)… donc, voilà que de toute part… (Là, vous pouvez regarder vers où vous voulez, c'est pareil)… vinrent des foules en nombre qui voulaient entendre ce maçon dont la réputation dépassait les limites du chantier, (Je ne l'aurais pas déjà dit, ça ?)

Les gens étaient si nombreux qu'ils étaient plusieurs. Amassés en peuple autour de la voix de Vérité qui devait s'élever du pavillon en construction à Pontault-Combault en Afrique Noire. Ils criaient en cœur : Le maçon manchot, Président ! Le maçon macho, Président ! Le Macron facho n'a plus d'dents ! (Oui, plus on s'éloigne et moins on entend bien, c'est sûr !)

C'est ainsi que le maçon manchot devint le Président des Etats-Unis d'Amériques Nord, au-dessus des Amériques du Sud, de son acronyme EUA, mais plus connu sous celui de celui-ci-là-même, j'ai nommé : USA.

Il n'avait plus qu'à apprendre l'Anglais américanisé, l'Italien. Se dégotter une manchotte des deux bras et faire plein de petits manchots sans chocolat.

Voilà ! Il n'était pas bô, mon conte ?

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