Le marchand de sable

aile68

Sommeil, pas sommeil, dormir, il est tard, me coucher pour la énième fois, grand frisson en moi, il fait froid. M'emmitoufler dans une grande couverture comme les Indiens, imaginer une prairie plongée dans le noir, de l'herbe qui frémit, tremble et se couche sous le vent de la nuit. Demain, comment me réveillerai-je? Quel rêve aurai-je fait? Bon ou mauvais, à quoi je pense à cette heure-ci? Mes pensées grelottent, mes paupières ne veulent pas se fermer. Pas de cacao dans mes placards, pas de lait chaud pour me dorloter. Tenter de me recoucher, faudra bien. L'heure du crime va bientôt sonner, c'est une image pour dire qu'il est bientôt minuit, mes os craquent, mes tempes grésillent de fatigue, quelle est la raison de mon insomnie? Le thé de cinq heures et demi, une décision à prendre, l'attente de plusieurs nouvelles. Dormir dans mon canapé, abandonner mon lit tout en l'air, la couette par terre et les coussins de travers. J'aime dormir dans mon salon, il m'offre un réconfort sans faille, serein, pénétrant. Aller me coucher de suite. J'aurais bien aimé m'endormir au passage du marchand de sable.

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