Le Petit Chaperon Rouge

camille-kemail-roussillo

Bien loin du Conte pour enfant, Red n'est pas ce qu'elle semble être.

Je pourrais vous raconter le Conte pour enfant, celui que nous connaissons tous, celui de la jolie fillette au chaperon rouge, partit emmener des galettes de beurre à sa grand mère. Or, en réalité, l'histoire est quelque peu différente.  Dans un village lointain, naquit une petite fille, une simple fillette qui n'était ni la plus jolie, ni la mieux éduquée et encore moins la plus gentille. Ce n'était pas une petite fille parfaite, simplement une enfant comme les autres, loin de la jolie blondinette imaginée dans le Conte pour enfant. En réalité, Red était brune, portant toujours un magnifique chaperon rouge qui ne la quittait jamais, c'est d'ailleurs ce qui lui valu son surnom. Depuis peu, les rumeurs avaient commencé à se répandre sur un éventuel loup rôdant dans la forêt, un on-dit qui avait intrigué Red, du haut de ses seize ans. Les nuits s'enchainaient, et une personne disparaissait à chaque fois. On disait que c'était le loup qui venait frapper à leur porte pour mieux les dévorer. A quoi ressemblait-il ? Red se le demandait souvent. Elle se l'imaginait tantôt grand et ténébreux, tantôt majestueux, au pelage noir comme la suie. La jeune femme éprouvait une fascination malsaine envers cet être qui tuait pour le plaisir de la chair, qui nuit après nuit disparaissait sans laisser de trace. Un matin, sa mère lui donna un petit panier contenant des galettes de beurre afin de les emmener à a grand-mère qui habitait de l'autre côté de la forêt. Celle-ci lui recommanda plusieurs fois de faire attention en chemin de ne pas croiser la route du loup, puis Red partit, panier à la main. Voir sa grand-mère n'était pas une partie de plaisir, en réalité, elle n'avait jamais été très proche de sa famille, leur amour l'étouffait, et les mots tendres qu'ils avaient à son égard l'irritait. Elle ne pensait à rien d'autre que son chaperon, sa couleur rouge sang, cette couleur qu'elle aimait tant, rien ne l'importait plus que ça. C'est d'un pas lent qu'elle se mit en chemin, flânant un peu, sans grande envie de rendre visite à son aïeule. Pourtant, au fur et à mesure qu'elle avançait, Red se sentit observée, et sans savoir pourquoi elle n'avait plus envie d'avancer, cherchant du regard qui pouvait bien l'épier. Un léger sourire étira ses lèvres, se sentant la proie d'un monstre qu'elle n'avait encore jamais vu. Savoir que le danger était tout prés l'exaltait, et elle attendit que le danger surgisse. Après plusieurs minutes, elle soupira de frustration, rien ne s'était produit, elle avait probablement rêver. Elle reprit sa rouge et arriva rapidement chez sa grand mère, déposant d'un geste rageur son panier sur la table de la cuisine. Elle resta quelques heures, écouter la vieille femme lui raconter des histoires dont elle se fichait éperdument, prenant finalement le sens inverse pour rentrer chez elle. Son agacement ne la quittait pas, Red avait besoin de ressentir cette sensation à nouveau, elle devait y retourner, passer plus de temps dans la forêt, découvrir se qui s'y cachait. Le loup continuait à frapper, s'attaquant à présent aux enfants du village, le couvre-feu était pourtant établit mais ça ne l'arrêtait pas, au contraire, sa soif de défi n'en était que plus grande. Un après midi, alors qu'elle se promenait une énième fois dans la forêt, elle sentit l'épieur de la dernière fois, il était tout prés. Red s'arrêta net, sentant un souffle rauque prés de son cou, un sourire étira les lèvres de la jeune femme. Elle avait tellement envie de se retourner pour le voir, le toucher, mais elle s'abstint lorsqu'une voix impétueuse lui parvint: -Où vas-tu ma chère enfant ? L'adrénaline parcouru son corps et elle mit quelques secondes avant de pouvoir lui répondre. L'excitation la gagnait et c'est peut être pour cela qu'elle serra ses cuisses. -Chez ma grand-mère, à la sortie du bois. Un petit rire mutin franchit ses lèvres et se doux son étira un léger rictus au loup. Red savait qu'à cet instant précis, elle venait de mener sa grand-mère à sa perte. Lorsqu'elle voulu se retourner pour voir l'objet de sa convoitise, il n'y avait plus personne, mais elle savait que ce n'était pas un rêve. Elle avait rêvé de ce moment, le chaperon rouge n'arrivait pas à oublier la voix du loup. Ce matin là, lorsqu'elle mit un pied chez sa grand mère  une macabre découverte s'imposa à elle, l'image d'une vieille femme éventrée dans son lit, le visage blafard de la mort ayant remplacé son teint rosé, et rien ne fut comparable à ce qu'elle ressentit lorsqu'elle vit le loup devant elle.  Encore plus beau, encore plus fort, plus majestueux que dans ses rêves. Et, comme poussée par une incroyable pulsion, elle se donna à lui, à sa merci, sur le plancher leur deux corps s'unissaient. Red avait enfin l'impression d'être à sa place, et, lorsqu'il la mordit, elle comprit qu'en réalité, elle avait toujours été un loup.


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