le temps n'existe pas, extrait n°24
il a monté toutes les marches.
je reste là. sans bouger. je suis en colère. une colère que je ne pourrais décrire. j'ai envie de cogner dans les murs de pierres. et pourtant je ne cogne pas.
je ne sais combien de temps se passe. la colère s'estompe.
elle est toujours là.
mais au lieu de se concentrer dans ma poitrine.
elle se propage dans tout mon corps.
je la maitrise. je crois la maitriser.
je monte alors les marches une à une.
deux à deux. je cours.
je m'essouffle. j'y prends du plaisir.
c'est bon de sentir mon corps s'affaiblir.
il me reste quelques marches à franchir.
trois. deux. une.
je relève la tête.
il est là. il me regarde.
je respire fort. j'ai envie de m'écrouler.
il me regarde.
il me tend alors la main.
non. il pose ses mains sur mon visage.
m'embrasse. et me relève doucement. fermement.
je m'effondre alors de tout mon corps.
je veux qu'il s'en aille.
nous restons là alors plusieurs heures.
sans que l'un de nous ne dise un mot.