Le poids du mal (3)

guegueette

Tout à coup voilà une équipe de deux hommes qui débarquent.

Trois hommes en pantalon noir et pull rouge et noir dans la pièce, en plus de la dame de l'accueil.

Ils papotent sur leur ronde, si je comprend bien, me regardent dans ma misère et mon mal de temps à autres, ne se préoccupent absolument pas de mon état.


De la dame de l'accueil : "Il va falloir penser à se reposer madame". 

Et leur rire à dans leur discutions.

Et mon mal.


Cependant, les hommes on l'air calme. L'un d'entre eux me regarde, semble questionneur à mon froncement des sourcils. En fait, j'essaie de lui faire comprendre qu'il y a un problème, par le regard, et je crois qu'il à compris.


Parfois, ça marche. Mais la je ne suis pas sûre.


Mais les deux autres papotent a moins de trois mètres de moi, tranquillement, alors j'essaie d'intégrer la discussion, pour voir. 

L'esprit embrouillé, mais pas assez pour remarquer que, finalement, tout le monde s'en fou. Mais il repartent, et à leur ronde, enjoué, mais lui, ce mec là, il semble en plein questionnement. 


Sans surprise, la dame me dit de regagner la pièce, m'y accompagne même avec une gentillesse qui me semble bien trompeuse. 


"Le service va ouvrir il faut attendre encore un peu."


C'est là que j'ai compris que c'était plus que louche, lorsqu'elle a fermé la porte avec un sourire. Je souffre, mais il y a mon sac dans la pièce. L'on m'a apporté mes affaires. Je crois. Mon état ne s'arrange pas, alors j'attend. Je récupère mon portable, regarde mes messages, envoi un coeur à la Muse, me disant, encor et dans un espoir, que ce n'est que moi qui psychote. Ma gorge me fait mal, me brûle. Je n'ai presque plus de batterie. J'ai un sale pressentiment. Vous savez, dans le genre où vous savez que tout va mal tourner mais vous ne savez pas pourquoi.


J'attends, c'est rien, c'est moi qui psychothe. J'ai l'habitude qu'on ne crois jamais en ce que je dis. Après tout, pourquoi ça changerait ?


Je ne me rend plus compte du temps, et viens à me demander si les horloges sont à l'heure dans cet endroit car il fait encore nuit. Mais ça urge, je sens que je vais faire un malaise. Je sors de la pièce. 


Dame de l'accueil qui semble exaspérée.


"Appelez un médecin je vous en supplie je me sens mal et j'ai des problèmes à la thyroïde. "


Elle rit et me sème de me calmer, car je suis agitée. Teh. Elle appelle, et ils reviennent, les trois. 


"Bon visiblement il y a un problème."


Enfin ! Si j'avais su....


Et là tout s'enchaîne, ils papotent, me toisent tous, je sens que je vais pleurer mais je contient mes larmes. Et eux tous, rigolent avec la dame et se font des devinettes que j'écoute, à default. Je semble déranger alors je participe sans trop y croire, en fait j'écoute plus qu'autre chose pour obtenir une aide réelle. 


Si j'avais su, vraiment.


Bonne ambiance entre eux, et je suis plantée dans le couloir, là, comme ça. Les hommes se dirigent vers une porte battante, il y en a trois dans ce petit bout de couloir et d'accueil. Je les suis et souffle doucement à l'un d'entre eux de m'emmener ailleurs. Deux passent tous la porte et la referme. Je reste plantée devant, car l'un me regarde de l'autre côté, par la petite fenêtre. Porte bloquée. Alors comme l'on m'ignore, et qu'il me faut attirer l'attention, je vais cliquer sur le petit bouton qui l'ouvre, devant le comptoir de l'accueil. 


Celui qui est resté s'en amuse. Alors je recommence. Après tout, hein, on va bien finir par comprendre que je vais mal. Putain. 


Mais tout s'enchaîne, et il rentre avec son coéquipier.


"Il faut pas toucher ça " . Puis il blague avec son collègue. Soit. 


Et, allez savoir pourquoi, il se recule de moi qui m'avance. C'est clair que je dois avoir l'air d'une pestiférée, qui sait ? Mais encore, allez savoir pourquoi, il me tente de toucher son collègue, séduisant, si je l'ose pour voir ce qu'il va m'arriver.


Alors, c'est donc sa les urgences médicales, un jeu?


Je suis à bout. Et pose mes mains sur le torse du séduisant. N'y voyez là aucune tentative de séduction ni d'attouchements, mais puisque l'ambiance et à l'amusement entre eux, si je pactise, on prendra peut être en considération mon état de santé physique? 


Grossière erreur. 


Je ne m'amuse pas, moi, je souffre. Et je leur dit mes symptômes, qui plus est. Mais tout le monde s'en fou. Je commence à perdre patience, rien de bien méchant, et en plus je reste polie.


"Je vous en supplie, aidez moi, appelez mon père s'il vous plaît." 


Je me dis qu'un appel extérieur pourrait appuyer mes dires sur mon état de santé. Un homme me demande son métier et je lui répond. Il rit et rétorque que ça va être encore plus amusant. 


Mon père est un homme au service de la protection des hommes et de la nation, pourtant. Et lui, là, qui est-il avec son pull rouge en haut et noir en bas?


Et là, je comprend ni plus ni moins qu'il n'y aura aucun appel, aucun soin. Et, vous savez, dans ce genre de situation, vous vous sentez désarmée. La vérité c'est que j'ai l'impression de ressentir les symptômes d'une mort proche, la mienne, à ce moment précis.


C'est grave et je commence a perdre la parole. Sans métaphore. J'arrive a demander une feuille de papier et un stylo, et miracle on me l'a donne. Comment ai-je réussit ? Un "Faut que je vous fasse un dessin?".


Une phrase sèche, et, dans un dernier espoir je dessine une maison avec une croix sur le dessus. Un homme me demande ce que c'est. 


Une église.


Je me sens mourir, j'en appele à l'aide. J'ai même du mal à tenir debout. Car si ma santé on s'en fou, c'est l'heure de la dernière confession. 


Et la dame parle. "Très bien."


Si j'avais su...


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