Le pouvoir de …

Je me souviens encore de ce temps où les routes étaient larges,

De ces lignes courbes qui semblaient s'étendre jusqu'à l'infini.

Les flancs de ma machine me portaient toujours droit devant,

L'air doux faisait bouger mes cheveux trop longs au soleil généreux.

La voie était libre aux projets orgueilleux et imaginer était encore permis.

Je me rappelle de ma guitare, icône gracieuse à mes dieux électriques.

De ces notes jouées en parfaite innocence, en l'honneur de la paix,

A la gloire de l'amour et de la liberté. Je me souviens avoir été heureux.

Je me souviens de tout, comme si c'était hier, comme si c'était demain.

Et je pensais que ce serait, que c'était pour toujours, pour l'éternité.

Il n'y avait pas de limites, l'on pouvait tout dire à ses frères amis et ennemis.

L'on savait penser, à des choses folles, à des choses impensables aussi.

On se battait comme des fauves, à coup de mots d'humour, de mots savants

Et l'on savait en rire, sans arrière pensée vengeresse, on se disait tout,

On se disait plus encore, jusqu'à ne plus savoir que dire, ne plus savoir.

Je me souviens de ce temps qui n'est plus, où le franc parlé était une qualité,

Ce temps où le pouvoir des fleurs nous donnait le pouvoir de l'honneur.

Ce temps presque lointains que les moins de vingt ans etcétéra …

Et même si ce temps n'est plus, il subsiste dans mon cœur, solitaire,

Une idée, un idéal. Quelque chose qui bat et qui me fait vivre.

Le pouvoir d'avoir encore le courage de dire non aux mensonges,

Celui qui nous fait croire, toujours et encore que le bonheur c'est d'avoir.

Celui qui me dit que ma route aurait pu être plus simple, plus stupide encore.

Si l'air doux fait encore bouger mes cheveux trop longs au soleil généreux,

La voie est libre aux projets orgueilleux, Je veux croire encore, au pouvoir de

…