Le réceptionniste du cimetière

Ça reste abattu par la foudre,
Ça reste aplati par la colère.
Ça oublie d'avoir un avenir,
Ça oublie d'y parvenir.
Ça se rappelle des murs en détail,
Ça se rappelle des canailles.
Ça s'enfuit par peur de mourir de ce qu'on vit,
Ça s'enfuit par amour de la maladie.

Le réceptionniste du cimetière,
De nature aimable, il reçoit les condamnés.
Et va proposer une chambre...
Une chambre ou rien est éclairé.
Et le réceptionniste les a convaincu...
Convaincu qu'une roue crevée,
Crève la seule chose qui devait t'habiter.

Dans combien de temps va-t-on changer de saison ?
C'est la seule chose qu'ils se demandent
Pour que d'autres couleurs rejaillissent
Et ainsi voir d'autres facettes de la terre.
Ça leur ferait comprendre :
Qu'une feuille peut se séparer d'un arbre
Qui celui-ci reste appauvrit de feuille
Mais la présence d'une fleur le réconforterait
Lui permettant d'avoir des fruits vitaminés d'aspirations.

Le réceptionniste du cimetière,
De nature aimable, il reçoit les condamnés.
Et va proposer une chambre...
Une chambre ou rien est éclairé.
Et le réceptionniste les a convaincu...
Convaincu qu'une roue crevée,
Crève la seule chose qui devait t'habiter.

Ils n'ont qu'un seul rêve :
Celui de retourner dans le ventre maternel
Pour pouvoir conserver toute cette tutelle
Qu'elle ne pense pas à faire la grève,
Qu'elle pense à ce qu'on refasse de très beaux rêves
Pour pouvoir détruire
Et écrire un satire
Sur ce qui aurait pu être...
Une marionnette inanimée.