Ce matin tu es la, tu me souris, c'est magique. Mon cœur trépigne de joie. Des sentiments divers déferlent et me ravagent. Mon âme tourmentée s'apaise. Et alors,
je me rends compte de tout cet amour que j'ai pour toi. De cet amour que j'ai caché. De cette affection que je n'ai pas su je me rappelle te montrer. De cet amour dont tu ne te douteras jamais…
Tu es prés de moi, à mes cotés. Je peux te toucher, te parler, te sentir, entendre ta voix, me blottir dans tes bras.
Je peux te confier tous mes secrets, mes premières fois, mes amours, mes premiers baisers.
Je peux te montrer mes pleurs, mes gros chagrins, mes craintes. Je peux te communiquer mes éclats de rires, mes joies, mes espoirs.
Et toi tu m'écoutes patiemment te raconter ma vie sans toi. J'ai tellement à te dire, énormément de choses à partager. J'ai besoin de rattraper le temps perdu, d'oublier ta longue absence.
Je veux tout recommencer, reprendre la ou le temps s'est arrêté. J'imagine que tu me supportes avec bienveillance. De mes crises d'adolescente à mes délires de femme. Je te raconte mes coups de gueule, mes colères, mes quêtes, Cette recherche insensée d'un substitut de toi. Peut-on te remplacer? Qui pourrait m'aimer d'un amour inconditionnel et sans attente. Je n'ai pas trouvé, ce n'est pas faute d'avoir cherché. Une foule de questions se bouscule dans ma tête. Tu es la maintenant pour m'éclairer et me tenir la main. Pour me guider dans ce long périple qu'est l'existence.
Pourquoi être partie ? Sais tu que je t'en ai voulue d'avoir capitulé et baissé les bras? Je t'en ai voulue de nous avoir abandonné, de l'avoir laissé gagné, Elle. Je m'en suis voulu de ne pas avoir été présente. De ne pas pouvoir t'accompagner, surtout à la fin.
Et quand tout s'est terminé, j'ai pleuré, crié, hurlé à la mort tant mon cœur saignait. Mon être se désintégrait, sombrait et avait mal. J'étais meurtrie et j'ai peiné à faire face. Je me suis sentie seule, trahie, en colère contre toi, moi, contre la terre entière. Tu m'as horriblement manquée mais tu es la à présent, prés de moi. Je ne veux plus te voir partir. Je ne te laisserai pas t'enfuir. J'ai besoin de toi.
Le jour se lève, chassant les dernières zones sombres de la nuit et avec elles, ton image. Je ne vois plus ton visage, tu t'éloignes dans un brouillard. J'essaye de te retenir de mes mains mais je ne croise plus que le vide, tu t'évapores. Je ferme les yeux très fort, pour te retenir, mais il est bien trop tard, Soudain le lien est rompu, tu as disparu.
Je me réveille en sursaut avec toute la douleur du monde. Ce n'était qu'un rêve, un mirage, ce n'était pas toi. C'était une projection de mon manque de toi.
Toi tu n'es plus la, tu es partie et ça va faire une éternité. Pourtant je m'en souviens comme si c'était hier parce que c'est toujours aussi douloureux. Mon cœur lui s'est arrêté de battre, il s'est figé sur cet instant. Et, au fond de moi je suis restée cette petite fille anéantie, un peu perdue. Cette enfant rêveuse attendant encore un miracle.
Quoi qu'il en soit…Tu vis en moi et je suis fière d'être un peu de toi. Je t'aime et je t'aimerai à l'infini. Et ça vois tu, c'est inexorable comme la mort...