Le romantisme
guegueette
De l'épistolaire.
- "Une pensée de romantisme avec vous."
- "De romantisme, vous êtes sure?"
Marchait la brune dans les ruelles de Sion, les mains apposées sur son ventre et la besace à son épaule qui semblait vouloir se faire la malle. La besace et l'épaule. Le corps se déplaçait, les bottes sales piétinaient les pavés, les enjambaient parfois aussi, les caressaient aussi par moments tout comme elles les écrasaient lourdement. Voilà donc la Minette qui déambulait et flânait sans réel but aux détours des ruelles. Il n'y avait en l'instant destination choisie pour le corps, à l'encontre de l'esprit qui lui avait un projet bien définit. Comme souvent reflet d'une volonté ou désir éprouvé, et aussi et, il amenait à finalités bestiales et profondes.
"Profond." avait été le seul mot qui s'était extirpé d'entre les lippes de la jeune femme, tel le mélange d'une brise qui soufflait et un vent puissant et violent arrachant tout sur son passage, lorsque s'embouait soudainement une botte dans une flaque. Le printemps, la réconfortante chaleur du soleil qui se lève sur les chaumières, le réveil d'une nuit paisible, les déclarations d'amour qu'elle avait reçues? Peut-être quelques mots caressés du regard? Nul ne pouvait trouver explication à ce qui amenait alors l'échine à se plaquer à un mur et le tissu à faire perler la peau à friction.
Au creux du ventre venait se faire toucher le tissu du bout des doigts. Les azurs étaient à présent clos, les explorateurs ne tardaient pas à tenter de s'imprégner de la fibre en la pressant, en tirant dessus par simple désir de l'arracher et laisser à l'air libre la chair. Ils s'y engouffrèrent. L'explication était en réalité trouvée et elle se nommait Désir. Un talon se mettait tout à coup, en vain, à tenter de repousser le mur. Des traces. Voilà que descendait caresses d'empreintes à la nymphe. Des traces.
La ruelle paisible n'attendant que l'arrivée des badauds devenait silencieux témoin d'un gimmick de l'index et du majeur. Désir de l'un? Désir d'un autre? Désir du Désir. Un sentiment intense de liberté la prenait. Elle prenait, elle et sa liberté, et elle était en l'instant primitive. Celui-ci était temps qui fut pris. De sa liberté naissait l'envie et à envie qui prend les entrailles, entrailles font trembler le corps qui se cambre et exulte. Frissonnent les reins tandis que les lèvres s'entrouvrent et qu'une caresse les humidifient. La langue.
Avait-elle été aperçue? Avait-elle été épiée? Avait-elle été blâmée? Peu en importait à la brune qui laissait poindre sur son visage empourpré un sourire en coin. Celui-ci était semblable à celui qui avait égaillé son visage un deux Janvier de l'an 1464. Finalement, un azur se laissait agresser par la lumière. Puis un deuxième, même, et la paume chaude rattrapait la besace qui s'était écrasée au sol dans l'affaire pour venir y fouiller.
La chevelure se faisait remettre en place, il n'était pas de refus, et l'inspiration était profonde. Lentement, l'esprit qui avait explosé revenait à lui pour trouver des mots qu'elle s'apprêtait à retranscrire: "Vous aviez raison, le romantisme ça colle aux cheveux."
Oui je confirme c'est très bon
· Il y a plus de 6 ans ·unrienlabime
je découvre,, etonnant, je vais y prendre gout ;-)
· Il y a presque 7 ans ·Patrick Gonzalez
Un style original et très attachant !
· Il y a presque 7 ans ·Louve
pas vraiment.
· Il y a presque 7 ans ·mais merci de nous avoir éclairé sur cette transition habile, entre le détachant pour l'éjaculat sur les cheveux, et le détachement contre le romantisme collant.
en effet, j'avais pris l'un pour l'autre, comprenez mon embarras.
Hi Wen
Furieusement bon
· Il y a presque 7 ans ·Marcus Volk