Le serment de Bacchus

calx

Le temps suspendu et les verres qui se vident

Dans les brumes vaporeuses d'une vie qui s'envenime

Au delà des derniers serments, ces promesses intrépides

Suintent le fracas des bocks et une même pantomime.

Au loin, les cris du capitaine et le roulis du comptoir

Aux ordres du goulot et d'une folie qui désespère

Ignorent la rengaine, un peu comme chaque soir.

Ce n'est que l'étreinte sincère d'une fée enrhumée

De mots un peu plus noirs en pensées moins claires

La valse est toujours unanime et la chute chaloupée.

Des dieux étranges chancellent dans l'âcre fumée

Funambules idiots qui se croient observés, ils songent

Au destin de la lutte autant qu'à leur panse bien gonflée

Le destin est un fardeau, eux ils jettent l'éponge.

L'abandon et la stupidité forment l'insondable gouffre

Ce fleuve nauséeux où pourtant, heureux, ils plongent

La dive comédie est une farce sans qu'ils en souffrent

Qu'importe, ils profitent de la vie et de ses doux mensonges.

Signaler ce texte