Le seuil des maisons

aile68

Resto U, restos branchés, pêle-mêle de photos, yeux qu'on devine derrière des lunettes sombres, rêves de réussite, de succès rapide, non l'argent n'était pas mon sacerdoce. Planer en parapente au-dessus d'un parc je n'ai jamais fait, mes études c'était des chaînes à mes pieds, le contraire de la liberté. Miroir aux alouettes, jeux d'illusions, jeux de massacre. Reconstituer le puzzle qui me servait de vie, je sais pourquoi j'avais le coeur à l'envers. Tomber pour mes rêves, mes souhaits les plus chers, émerger d'une drôle d'histoire toute de travers, de guingois comme une vieille baraque de bois, régler l'heure sur midi, l'heure du crime est passée.

Resto U, restos branchés, pêle-mêle de photos, de souvenirs sur les murs d'une mémoire pétrie d'émotions, franchir le seuil de ma propre maison, m'y sentir bien comme dans un film d'animation. Sourire à l'enfant dans le berceau, l'accueillir en son coeur, lui raconter des histoires d'antan, une époque où il y avait un mètre de neige sur les trottoirs des grandes villes et des bouteilles de lait glacées sur le seuil des maisons.

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