Le vide-dressing.

- Si le diable c'est celui qui désigne l'enfer, reconnais que les fesses désignent le cul !

- Et le mien de cul... il te fait penser au diable ?

Je n'osais dire à Betty mes sentiments sur le sien, tant je savais que la colère viendrait spontanément à elle, et qu'il valait mieux pour garder un espèce de doute, qu'elle ne le susse.

C'est plusieurs jours après, alors que nous finissions une soirée vide-dressing chez Sophie et Samantha, ou Samantha et Sophie, je ne sais plus vraiment tellement elles sont belles et jumelles l'une de l'autre, que Betty lança à la cantonade entre deux robes molles et un doigté sur le tissu:

- Ben moi mon mec il dit que j'ai un cul d'enfer ! Si ça c'est pas d'la chance ? Qu'est-ce que c'est ?

Samantha et Sophie, ou l'inverse, semblaient ressentir dans ce propos de malappris, comme une sorte de résilience, de bruit de vase chutant d'une console mal placée, alors que l'intention de départ était de faire un espace harmonieux avec 3 tulipes plantées dans un Baccarat au devant de quelques cintres. Un smiley de déception désignait leur sourire.