Le vieux monsieur de la colline

Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)

Une nouvelle que j'avais publié sur mon ancien compte, d'Alice Gauguin. Je ne l'avais pas enregistré, je l'ai donc entièrement narré à nouveau.

Il était un vieux monsieur habitant dans les Vosges, souvent enneigées, mais dont il avait beaucoup d'affect. Avant le décès de sa femme, ils y vécurent de vrais jours heureux. Dans sa solitude extrême, une simple soirée allée l'égayer.

Il était une jeune femme connaissant peu les Vosges, ayant réservé un motel pour couper son long voyage avant d'atteindre sa destination pour fêter le mariage de son beau-frère.

Chemin enneigé, jeune femme apprentie de la conduite. Sans pneus de neiges. Vite arriva le moment où elle se perdit, dans cette nuit noire profonde, sans la pleine lune qui l'aurait effrayée sans doute ; mais là elle était d'autant plus effrayée. Elle était en panique, et son véhicule ne démarrait bien sûr plus (comme dans toutes les histoires d'horreur).

Son premier réflexe fut de fouiller en toute hâte son sac à main, pour y chercher son téléphone mobile. Comme dans toutes les histoires d'horreur, elle mit lui sembla t-il une heure à le trouver, et le voyage ayant été très long, celui ci était déchargé.

La panique, véritable et normale, lui vint alors. Elle avait oublié ses anxiolytiques chez elle. 

Elle regarda tous les objets entassés dans sa voiture (comme dans la mienne). Mais fusse utile ? Rien ne l'a sauverait de sa détresse.

Alors son regard changea d'horizon, il était temps avec ses phares de voir ce qui l'entourait.

Elle regarda les étoiles, implorant son dieu. Mais que dieu venait fichtre faire là ? (je suis athée, moi l'omnisciente sait tout de cette histoire, donc je me permets quelques digressions).

Fusse une étoile filante qu'elle vit là ? Elle y espéra une clémence, une aide divine. Elle ferma les yeux et pria. Elle pleura aussi (c'est une rime pauvre).

Mais en y regardant bien, était-ce une étoile filante ?

Non, elle l'avait vu en haut d'une colline, et l'ayant vu si haut, elle l'eut cru.

Mais il s'agissait d'une simple lumière, semblait-il.

Avait-elle le choix ? Il allait falloir gravir cette colline pour voir l'objet de sa curiosité.

N'ayant même aucune lampe de poche, elle se mit en route, enfilant son lourd manteau, et laissant là sa voiture verrouillée, toujours, avec ses phares pour la retrouver s'il fallu faire demi-tour.

Elle n'avait même pas de chaussures de neige ! Fichtre, elle n'avait rien pensé ! Sa jeunesse ? (je ne rigole sur la jeunesse, quoique... Mais de mes 26 piges, je dois rester sage).

Et alors, péniblement il fut gravir la colline avec en ligne de mire la lueur.

Elle finit, bien sûr, sinon l'histoire s'arrêterait là, par s'approcher de cette lueur, qu'elle comprit qu'il s'agissait d'une bougie près d'une fenêtre.

Une maison, serait-ce le motel ?

Bien sûr que non, une bougie à la fenêtre d'un motel ? Elle voulu le croire, mais dans sa logique, cela ne pouvait.

En fait, il s'agissait d'une petite maison, voire d'un chalet.

Elle se remit à pleurer, et même à crier à dieu son désarroi, plutôt sa détresse en fait.

Alors, le vieux monsieur, qui habitait bien sûr cette maison (il faut bien faire un lien entre les deux protagonistes), sortit de sa maison-chalet.

Il était plutôt disgracieux. 

Avec une lampe torche, et très étonné, il la pointa envers une...cette... jeune femme !

Elle voulait courir, s'enfuir... Mais était tétanisée (un non instinct de survie ?).

Mais le vieil homme avait une voix douce. Non efféminée, il ne faudrait exagérer. Sa douce femme ne l'avait quand même pas castré !

Il prit la parole en premier, lui demandant qu'elle était sa situation.

Elle baragouina des mots incompréhensibles, tant elle était effrayée. Elle voyait déjà qu'il allait la tuer. Mais pourquoi ? Par son physique disgracieux ?

Il lui demanda, ayant compris tout seul ; qu'elle était perdue.

Il lui proposa tout simplement si elle voulait se réchauffer autour d'un thé, elle semblait avoir si froid.

Mais elle eut alors un coup de chaleur, du au stress, ne surtout pas entrer chez lui.

Alors, avoua sans se contrôler qu'elle cherchait un motel.

Le vieux monsieur était déçu, dans sa solitude, un simple partage de tasse de thé, aurait été son Salut.

Mais il comprit qu'elle ne lui ferait jamais confiance.

Alors il lui proposa tout simplement, de l'amener en voiture au seul motel des environs.

Elle refusa, il allait verrouiller les portières et lui faire le pire. Tout passait dans sa tête, jusqu'au meurtre final.

Mais doucement, quand il s'en rendit compte, qu'il voyait des phares en bas de la colline, il lui demanda si c'était sa voiture à elle.

Elle acquiéssa. Elle avait perdu tout son langage. Elle n'arrivait plus à saliver. Sa gorge étant nouée.

Il comprit la détresse de la jeune femme, ayant grande peine de faire peur, comme d'habitude aux gens.

Alors gentiment, il lui dit simplement : je vais aller vers votre voiture. Vous me suivrez à la distance que vous voulez. Comme ça, je ne serai derrière vous et vous comprendrez que je ne vous ferai aucun mal.

Elle ne contrôlait plus la situation, et pris alors cette décision comme la seule possible.

Elle le suivit donc à 30 mètres de distance. Il lui avait prêté sa lampe de poche, en lui lançant, comme elle refusait de s'approcher de lui croyant qu'il s'agissait d'une arme.

Arriva, après une trotte que ressentait la jeune femme, la voiture. Les phares, toujours là, la rassura.

Il comprit qu'il ne pourrait être passager de la voiture.

Ainsi il lui dit simplement : montez dans votre voiture, verrouillez vos portières, je pousse votre voiture, voyons si elle redémarre, et je serai à pieds devant votre voiture, vous guidant jusqu'au motel.

Était-il une fée au masculin ? (drôle d'expression). Il poussa la voiture. Qui redémarra. Il se présenta alors devant la voiture, et au pas, la guida, elle qui le suivait lentement.

Le pauvre vieux monsieur marchait si lentement. Alors qu'il en restait des kilomètres. Mais voici qu'arriva le motel (m'enfin, qu'ils arrivèrent au motel serait plus français).

Toutes les lumières du parking étant allumées, elle soupira de soulagement. Plus aucune larmes ne floutaient son visage.

Elle sortie de sa voiture, bisa le vieil homme en hésitant, lui murmura un merci puis alla prendre sa chambre.

Le vieil homme reparti à sa solitude.


Le lendemain, elle quitta le motel pour rejoindre le mariage de son beau-frère. Je ne vous referai pas le cas de la nouvelle panne.

Et quand elle prit le micro, pour saluer son beau-frère, elle remercia sans s'en rendre compte le vieil homme, qui ne l'entendrait pas évidemment.

Ce n'est que quelques jours plus tard, jeunesse exige, qu'elle posta un message Facebook le remerciant encore.

Hélas, il ne le verrait jamais et mourra quelques temps après. Mais avec le sourire du devoir accompli.




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