L'égoïsme de la douleur.

chachalou

Lorsque l'on ne peut reconnaître que sa Propre Douleur.

" Il ne voulait pas devenir con. Il ne voulait pas souffrir autant. Il ne voulait pas changer tant. Mais il n'était pas assez dur, pas assez fort. La Lutte l'a épuisé et finalement, c'est là qu'il a cédé à toutes ces nouvelles valeurs. Au départ, il les haïssait. C'était à ses yeux, la solution de facilité. Et après y avoir goûté, il s'est rendu compte que de la Complexité, il en avait assez."


Coucou, c'est moi, je suis ta Souffrance.

Je suis une Garce égocentrique qui t'inspire constamment ces mots-là " Tu as souffert davantage que les autres. Ils ne comprennent rien. Regarde-les ces pauvres gens, constamment à se plaindre ! Et toi ? Hein, et toi ? Tu en as autant bavé qu'eux."

Oui, c'est moi. Je suis ta Souffrance, tes Douleurs, tes peines et immondes tristesses. Je suis aussi le Droit Ultime. Le Pardon. Et le Respect. Tu as le droit de te plaindre. Tu peux te lamenter sur ton sort. Je suis la Permission. Je fais de toi un être vengeur, endurcit et con, qui ne saura jamais reconnaître le malheur de ses paires car bien trop accroché à son Moi profond !

Je mets de la rage et de la haine dans ton vécu et dans tes expériences traumatisantes. Je transfuse la colère et le mépris dans ton sang. Je déchire chacun de tes point de sutures dans l'objectif ultime, de perdurer ces souvenirs-là. Je suis là, comme un clou qu'on plante de travers et fermement décidé à t'écorcher à chaque souffle. Je suis là, comme une trace d'un passé que l'on efface pas. Je suis là et jamais, tu ne pourras te défaire de moi. 

Je t'enterre autant que je te porte ! Ou du moins, j'enterre tes proches et te laisses les dénigrer. C'est ce qui te permet d'avancer. Ecrase-les. Tiens leurs des leçons de morales et témoigne de ton propre vécu. Tu leur mettras ainsi le cerveau à l'envers et deviendras envieux : ils ont moins souffert, ils en ont moins bavé ! Et ça, c'est Injuste et tu en es persuadé. Tu le sais, tu le vois, ça t'énerves et ça t'agaces, tout ces autres-là, qui se plaignent sans même savoir Pourquoi ! Parce que non, à tes yeux, il est impossible qu'un Homme est connu les mêmes bas fonds que toi. 

Tu es le seul, l'égoïste et l'unique ! Toi, qui quémandes l'amour dans le regard des gens, qui réclames attente, courage, patience et compassion ! Tu demeures en incapacité d'offrir pareil, mais ne te culpabilise pas pour si peu, voyons ! Sers-toi. La Vie est un Cadeau, alors prends. Prends, amasses, accumules les offres et les plaisirs et ne t'encombre pas de dons. Donner quoi, donner à qui et pourquoi ? En bonne copine et ultime confidente, je te souffle qu'il ne sert à rien d'être Bon. Car si t'es trop Bon, t'es trop Con. Et quand t'es trop Con, les gens te disent Bon. Bon chic, bon genre, grand mec, belle gueule. Ne t'inquiètes pas, on t'aimera toujours autant... Mais juste, plus du tout comme avant !

Alors, oui. Moi, ta Souffrance, je suis responsable de ton changement. Mais tu m'aimes, n'est-ce pas ? Je suis la Douleur Sauvage de ton passé. Ce qui te permet de garder la tête haute et de ne pas t'écrouler ! Au souvenir de ce que tu as enduré, regardes donc tes yeux verts se transformer. Ils mitraillent l'air, l'espace, les autres et les corps. Tu déchires, tu dégommes, tu tires dans les vents et créer des ras de marrées. Et admets-le. Je te gonfle à bloc, toi, mon Gars trop égoïste ! Je fais de toi le Gagnant sans frayeurs et aux dents acérées.

Et je le vois, regarde. Toi-même tu te nommes Monsieur Courage. Tu méprise les petites gens lassés de ce Monde. Et c'est jouissif pour notre savant binôme. Moi, ta Souffrance, j'aime tant cela. Jouer avec toi, ton coeur, ton âme, ton vécu et ton passé. Tu deviens tellement mauvais, si con, qu'il faut bien compenser le tout avec quelques grammes d'estime et de self confiance ! Va regarde. Souris. Rigoles. Joues. 

"Aime-toi" je te le susurre à l'oreille ! "Vénère-toi". Même si c'est au détriment des autres ! Deviens ce Monstre vengeur que tu as tant connu ! Sois toi-même ce que tu haïssais au plus haut point, lorsque malade ou explosé, personne n'osait simplement te regarder. Ils te tenaient des leçons, les gens. Ils te regardaient avec pitié. " Tu n'es pas assez fort. ", "Dans la vie, il faut être dur", " Où veux-tu aller si tu t'arrêtes à chaque contre-temps ?" 

Je le sais. Parce que je suis ta souffrance et dans le même temps d'ailleurs, la plus Grande et la plus Belle incarnation de la Perversion ! Je joue constamment avec ton pauvre corps et tire les ficelles de mon jeu, à ma guise, en écorchant tes tripes, ton âme et ton coeur d'enfant. Non, je ne suis pas stable ! Je haïs la stabilité au moins autant que toi : car la vie n'est qu'un assortiment de hauts et de bas, n'est-ce pas ? Oh oui, mon Cher ami, mon ultime Confident, je te comprends. 

Pour satisfaire mon ego et aussi le tien, j'ai à coeur de te consoler ou de te blesser, c'est vrai. Je t'isole, je t'expose. Je te blâme, je t'encourage. Je détruis et répare. Je suis le Paradoxe  même, l'incohérence première et l'étape numéro une de la Folie. Tu as peur ? Oh que non, il ne le faut pas. 

Car si tu apprends à me connaître, tu m'aimeras. Allez, viens-donc avec moi, au creux de mes mains, dans mes poignes de fer bien peu rassurantes. Approches-toi ! Ne sois pas timide. Parce qu'à nous deux, on rira du Monde, on ignorera les plus nécessiteux, on vengera ta peine sur des masses intégrales d'innocents ! Et ils payeront les bougres, de ne t'avoir soutenus auparavant ! Non n'aies pas peur. Ton combat est le mien. J'ôterai les scrupules de ton être et te lancerai sur la Voie la plus porteuse : La folle Connerie. 

Je jure de ne faire de toi, qu'un être vidé de toute compassion, ultimement Con, simplement apaisé dans l'idée seule, de se venger ! Attention en revanche, ne regrette jamais notre pacte car tu l'as longtemps désir et réclamé lorsque dans les soirs tard, tes larmes de crocodiles roulaient sur tes joues. Notre Choix commun était bien prémédité et tu ne saurais le regretter. J'étais ta solution de survie, n'est-ce pas ? Mais regarde, je suis là désormais. Puis à deux, on est plus beaux, on est plus fort, on est plus dur et crois-moi, on vaut de l'Or.  

Je te le répète donc, n'aies crainte ! Car au final, pourras-tu m'en vouloir lorsque dans la glace tu ne verras plus qu'un tiers de ta face et vacilleras alors, trop nostalgique ? Pourras-tu me haïr,  lorsque nous aurons venger ton coeur saignant ? Pourras-tu me détester lorsque tu verras partir tes proches vers d'autres horizons ? 

Mais seule ta Mort répondra de ses questions. 

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