Les 186 marches

7 mai 2017. À force de crier au loup et de pratiquer les petits jeux des chapelles politiques, le petit chaperon bleu marine s'est imposé. La fable va rapidement se transformer en cauchemar. Anticipant ses mesures ineptes, les marchés décrocheront de 15 %. Du pain béni pour elle. Fidèle à ses approximations, elle assumera jusqu'à la lie le décrochage de la France. Comme pour le cochon, tout sera bon pour justifier ses manœuvres borgnes.

Ce sont les extrêmes qui en prendront pour leur grade : les capitalistes fuyant et refusant le jeu du patriotisme ; les émigrés stigmatisés et soi-disant marionnettes d'obscures forces dont l'objectif est de détruire nos valeurs séculaires. Les banlieues seront à feu et à sang, preuve incontestable, sous peine d'être chahuté par les milices de la préférence nationale, de leur incapacité à s'acculturer.  

Même elle se fera des cheveux blancs, débordée par les frustrés et les revanchards 2.0. Il ne lui restera, en guise de solution finale, qu'à investir ses dernières forces à se trouver un bouc-émissaire et à offrir sa virginité au bûcher des va-t'en-guerre. Le chantre du nationalisme et du repli sur soi n'aura d'autre choix, après avoir piétiné les Institutions européennes, qu'à créer un nouvel ordre mondial en créant des axes contre nature.

Je pourrais décliner à l'infini des scenarii. Mais à quoi bon ? Je ne suis qu'un tout petit spectateur qui se fera au pire traiter d'obscur imbécile. Je n'arrive pas à me faire à l'idée en marchant dans la rue ou en discutant que j'ai une malchance sur trois d'avoir face à moi un interlocuteur qui se désespère de décennies d'incurie économique et sociale et qui par ras-le-bol va se précipiter dans l'inconnu. 

186 : c'est le nombre de marches de la carrière de Mauthausen du haut de laquelle les désespérés se jetaient pour fuir leur funeste destin. À n'en pas douter, ce sera le nombre de jours qui suffiront à nous plonger dans l'holocauste d'une nation.