Les 4 (autres) saisons

menestrel75

Ce ne sont toujours pas celles de Vivaldi, mais celles qui jalonnent la vie
Leur beauté et jeunesse éclatent, insolentes.
Leur fougue comme leur appétit de vivre
Se bousculent, ils rient en se dénudant, ivres
De désir partagé, elle se fait presque violente.

Elle gémit. Son sexe impatient, comme un étendard
Sans retenue, ni douceur, à peine une caresse
Aidé par cette main qui le dirige en sa forteresse
Pour un assaut, sans ultimatum, un peu vantard.

Gêné de son manque de maîtrise, naïvement il sourit,
N'ose s'inquiéter de ce plaisir féminin, mystérieux
Source d'interrogations, encore tabou, curieux
Qu'il voudrait pourtant dominer et qu'encor il n'assouvit.

Dans cette chambre après quatre, cinq, six décennies,
Il découvre un corps mature aux formes épanouies.
Ses mains effleurent cette peau, livre ouvert
De jouissance, de déconvenues et moult revers.

Emu, il superpose son image actuelle
A celle de l'adolescente effrontément belle.
Ses seins lourds qu'il embrasse se font dunes, merveilles
Coulant sous ses doigts, comme fruits gorgés de soleil.

Son ventre, que le temps et la maternité ont stigmatisé
Emouvant, l'accueille, coussin profond, magnétisé
Par cette bouche gourmande qui ose enfin explorer
Cette grotte secrète qu'il n'avait osé goûter

Ses parfums éclatent, l'enivrent et le troublent, puissants,
Musc profond, capiteux, attiré comme par un aimant
Il fourrage, assidûment, avec sa bouche et sa langue humide
Cet antre, mystère, qui ose se révéler, enfin, avec ses rides.

Le torrent impétueux est devenu force tranquille
Qui se souvient encore de cette infante fébrile.
Son regard toujours malicieux l'encourage
Vers des caresses osées en son herbage.

Les corps comme les âmes se reconnaissent, fusionnent
Dans un désir qui monte, dans chaque cellule rayonne,
Pour exploser dans une harmonie constellée
Où le passé et le présent se confondent, intimement scellés.
 
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