Les anges

Au plus profond de nous-mêmes nous sommes tous bloqués

Jeunes et vieux, nous pleurons et nous appelons à l'aide

Nous crions, nous prions et frappons pour que cède

Cette cage invisible dont nous sommes prisonniers

Enchaînés au réel nous rêvons tous d'espace

D'un endroit vaste et clair exempt d'obscurité

D'un royaume chaleureux où règne la bonté

Mais nous revenons sans cesse à cette prison de glace

Nos lamentations déchirent le silence ambiant

Et nous laissons couler les larmes sur nos joues

Nous tirons sur la chaîne qui enserre notre cou

Nous parlons d'injustice, de vengeance dans le sang

Et nous pleurons encore, creusant de grands sillons

Dans nous joues froides et blanches que la vie a quitté

Laissant place à la peur, aux ténèbres étrangers

Qui se rapprochent de nous même si nous les fuyons

Et me voici assise, seule dans cette tour

Que seule éclaire la lune à travers les barreaux

Du petit soupirail installé tout en haut

Du grand mur de pierre où je marque les jours

Les heures passent, lentes, et la nuit reste là

Les étoiles sont éparses dans ce grand ciel noir

Mais malgré toute la peur je garderais espoir

Un jour j'aurais la force, j'ai ce pouvoir en moi

Et je reste confiante car j'ai foi en la vie

J'encourage les autres à travers mes regards

Je leurs promet qu'après, derrière le brouillard

Nos rêves nous accueillerons et nous serons unis

Je regarde la lune et lui crie qu'elle est lâche

Qu'elle ne sort que la nuit par peur d'être jugée

Je lui dis qu'elle est belle, et qu'elle peut laisser

Le soleil revenir sans perdre son panache

La lune pleure et laisse revenir dans le ciel

Son ennemi juré, son amant éclatant

Ils s'unissent à nouveau et nos prisons de sang

S'évanouissent aussitôt, et nous rendent nos ailes