Les arbres et la liberté

aile68

Cabu aimait les arbres et la liberté. Il se moquait du nez de Dorothée et avait croqué le personnage du "beauf" militariste et tutti quanti. Quand je vois une arme d'enfant plus que ressemblante à la réalité, je suis presque saisie d'effroi et d'horreur: une arme noire qui me fait froid dans le dos telle une lame froide implacable. 

Cabu et ses amis ont rejoint leurs copains Cavanna et Professeur Choron. Ils avaient une certaine vision du journalisme, satirique et irresponsable, et se moquaient de certaines  personnes "sérieuses" qui prenaient les gens pour des cons. Ils s'amusaient comme des enfants dans la cour des grands, irrespectueux et insolents. Ils ont tantôt fait rire ou contrarié ce côté lumineux ou sombre des "braves gens" qui soignaient leur bonne conscience en se disant " ces dessinateurs n'ont pas de limites mais nous si". Des morts et du sang qui a coulé  ont donné tort à ces braves gens hélas. La mort a été une limite implacable, terrifiante, désolante, mais pour combien de temps?

Devant ma fenêtre  des arbres ont des bourgeons gelés par une météo traître et capricieuse mais j'ai toujours l'espoir de voir éclore leurs fleurs. ça revient à  croire au Père Noël mais c'est quand même bon. ça émerveille, c'est magique, c'est comme une journée ensoleillée qui donne des ailes aux vieilles personnes dans les jardins publics. C'est comme chanter une chanson sur le nez de Dorothée alors que d'autres pleurent leurs morts, leurs génies du crayon et de la plume qui vole au vent comme l'oiseau de la liberté.



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