Les bonbons
aile68
C'est seulement trois jours plus tard que nous sommes retournées au parc mes copines et moi. Les bonbons bien sûr avaient disparu. Un peu dépitée j'ai regardé les poissons sauter hors de l'eau, j'avais un peu envie de pleurer. J'avais imaginé que je retrouverais peut-être les friandises, mais il passait tellement de monde dans ce parc que j'ai pressenti que je ne les retrouverais plus. Mais quelque chose me dépitait encore plus: ma mère avait trouvé mon argent sous le matelas, c'était une cachette tellement facile à trouver! J'entends encore les cris de ma mère... Normalement je ne devais même pas être au parc car elle m'avait interdit de m'éloigner de la placette, mais j'ai désobéi. J'étais une mauvaise fille. J'ai laissé mes copines et je suis revenue seule à la placette, en chemin je suis passée devant le bureau de tabac où j'avais acheté mes bonbons. Le buraliste n'aurait jamais dû me permettre de faire cette bêtise, c'est là que j'ai compris qu'il avait un négoce à faire tourner, le reste ne l'intéressait pas, j'avais sept ans. Il n'était pas près de me revoir celui-là! Mes copines m'ont rejoint peu après, me demandant ce qui m'avait pris de partir toute seule, Sylvie la plus grande (dix ans) m'a presque engueulée:
"Tu te rends compte si tu t'étais perdue!
- Oui mais je me suis pas perdue lui ai-je rétorqué.
A six ans je m'imposais déjà aux autres, je n'avais peur de personne, sauf des grands. Je pouvais avoir une vraie tête de cochon aussi j'ai dit à mes copines que c'était leur faute si j'avais dépensé mon argent.
- Quoi mais t'es folle, on t'a pas obligée, toi aussi t'étais d'accord! me crie Sylvie.
Et Danielle d'enchaîner:
- Et puis d'abord t'es pas contente parce que ta mère t'a confisqué ton argent. Je le sais, elle l'a dit à ma mère!
- Oh ça va! j'ai dit à mes copines, j'étais seule contre toutes. Je voudrais vous y voir, vous!
- Allez venez! On s'en va dit Sylvie qui faisait sa chef comme d'habitude.
- Eh ben je vous retiens pas! je lui ai répondu".
Et je suis partie, excédée.
Je suis montée chez moi et ma mère m'a dit:
"Où étais-tu? Je ne t'ai pas vu de toute la matinée, je t'avais dit de rester sur la placette.
Là, j'ai menti:
- J'étais chez Géraldine.
- Ah bon? m'a répondu ma mère, peu convaincue".
En allant dans ma chambre, je suis tombée sur mon petit-frère dans le grand couloir de l'appartement.
"Tu joues avec moi? m'a-t-il demandé tout souriant.
ça m'a tellement attendrie que ma contrariété a disparu.
Je préférais quand j'étais comme ça, toute tranquille et gentille. J'avais presque envie d'aller m'excuser auprès de mes copines.
Rien à voir probablement, mais ton texte me fait penser à la chatte du boulanger de Pagnol :o) Mais j'ai l'esprit tordu certainement.
· Il y a plus de 2 ans ·daniel-m