Les bonbons

aile68

Sur la grande place il y avait une étoile immense, c'est là que les filles m'ont emmenée.

"Qu'est-ce que vous allez me faire? Vous allez me torturer? Je n'ai pas peur de vous, vous savez?

Je les narguais mais je n'en menais pas large.

- Tu as giflé Stéphanie pour des bonbons qu'elle a trouvé sous un banc a dit Corinne comme un juge implacable.

- C'était MES bonbons!

- Elle ne le savait pas! a répliqué Corinne, intraitable.

- Très bien, qu'est-ce que vous proposez?

Je tendais le bâton pour me faire battre.

- Tu vas être punie pour ce que tu as fait.

- Et comment? j'ai dit sans montrer ma peur, enfin je crois.

- Tu vas rester là toute la journée.

- Toute la journée?

- Oui, toute la journée! Ta mère va t'appeler, te chercher comme ton petit-frère et elle te punira ce soir.

- Vous n'avez pas le droit de vous en prendre à ma mère. Ce n'est pas juste!

J'ai essayé de me débattre mais Stéphanie et Lilou étaient trop forts pour moi.

- Vous ne perdez rien pour attendre. On se vengera! j'ai crié.

- Ah oui? En attendant personne ne sait que tu es là.

- Votre cachette est minable! N'importe qui peut y venir.

- Pas si minable que ça!"

Elles m'ont laissée dans l'étoile, seule et attachée, avec quelqu'un à l'entrée pour me garder.

J'ai un peu paniqué au début, ma mère allait me tuer et puis j'ai réfléchi. Mes copines allaient partir à ma recherche, c'était sûr, et puis je pouvais toujours essayer de duper ma gardienne. C'était Véronique, une fille un peu boulotte, bête et méchante.

"Dis-moi Véronique, tu vas sûrement rater un bon déjeuner. Si j'étais toi j'irai dire à Corinne de me garder elle-même. Après tout c'est elle la cheffe.

- Tais-toi, si tu parles encore je te bâillonne la bouche.

- Ah oui et avec quoi? Tu n'as même pas de foulard. Je peux crier tu sais...

- Chut je t'ai dit! s'est énervée Véronique.

- Très bien, tu l'auras voulu!

Et je me suis mise à crier à gorge déployée.

- Quels amateurs vous faites, alors, vous n'avez même pas pensé à me bâillonner.

- Tais-toi! m'a crié ma gardienne.

- Si je veux! j'ai répliqué du tac au tac.

- Tu vas te taire ou...

- Ou quoi? j'aimais bien la narguer. Tu veux te battre avec moi, c'est ça?

- Ouais, et je te battrai, tu n'es qu'une demi-portion.

- Très bien! Viens, c'est moi qui te mettrai la pâtée, je l'ai provoquée dans un mauvais rire, comme dans les dessins animés".



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