Les bourgeons

Les bourgeons dehors se sont gonflés de soleil et des arômes du matin, les magnolias ont éclaté, d'autres plus timides, situés à l'ombre, montrent le bout de leur nez. Il fera beau encore aujourd'hui, nous irons marcher au parc, là où l'on rencontre toujours les mêmes personnes, nous sommes un groupe d'habitués qui déambule dans l'air encore frais, nous attendons un peu plus de douceur, un peu plus d'ados au coeur qui lâche face aux jeunes filles qu'ils croisent, je veux de l'amour dans l'air, dans les nuages gentils, légers. Le dimanche matin est fort, puissant comme un chêne aux racines torturées, tourmentées, il accueille les nouvelles chansons à la radio qui reste allumée, Lavoine a sorti un nouveau titre avec lequel il retrouve tout son talent. Y a encore des bricoles qui traînent ici et là mais ça n'a pas d'importance, je rangerai, rangerai. Tous mes crayons, mes pierres, mes gommes, j'ai beaucoup de choses en double, des mugs trônent par deux sur mon bureau, je vis pourtant seule. Ne me plaignez pas, je suis une grande désordonnée! Parfois je parle toute seule, à la télé, à moi-même, à la lune ronde qui fait oh! tout là-haut. Quand on est seul on ressent mieux les choses, les objets qui nous entourent seules les étoiles restent lointaines, comme une pensée qu'on n'arrive pas à concevoir, à formuler.

M'imprégner du soleil qui passe à travers mes vitres fleuries, bouquets doux et réjouissants, ne garder en soi que la beauté d'un matin frais qui promet le printemps.