Les cinq chimères

Gabriel Meunier

Loin des candélabres rouges
Offrande patiente aux chimères
les araignées ont tissé leurs voiles

Par delà tous les rivages de poussière
au coeur de nuits sans une étoile
elles les emmènent
sans bruit
aux confins d'océans inconnus

Les candélabres
rouge cinabre
sont trop prestigieux
et le bronze attend
quelques striges

Dans cette demeure à tous les vents
les chandelles pleurent de cire
pâles flammes vacillantes
défiant chaque oubli

Le chemin s'est perdu
le parc n'abrite plus
ni fées
ni sorcières
seul un audacieux
peut franchir la grille
gravir l'escalier de pierre

Chandelier aux cinq dragons
témoin de tant de rires
de peines et de bonheurs
tu es là
qui t'emmènera ?
Signaler ce texte