Les défaillants ont inventé la pureté

peterpanpan

Mes douleurs sont neuves et déjà anciennes. Je crois qu'elles seront toujours indissociables malgré mes efforts pour les anéantir. Ces inflammations doivent être liées à mon âme, à cette partie de vie dans mon cerveau inatteignable à mon contrôle. Le feu d'une vie en incandescence, toujours trop brûlant pour l'extinction et pourtant si proche d'être consumé. S'aimer soi-même maladivement, de la seule façon qu'on ait apprise à faire, s'aimer faussement marchant devant les barrières que l'on dresse devant ceux qui ne voient pas l'amour qu'on s'invente et qu'on entretient pour éviter la noyade. 

Peut-être vaut-il mieux éviter de penser comme il m'est naturel de faire. Mes absences ont quelque chose de béni. Elles m'évitent le cauchemar des clairvoyants en me laissant simplement une souffrance  diffuse sous le front. C'est une douleur qui semble creuser quelque chose. Elle cherche et trouve parfois, en moi l'impulsion absurde, vitale et barbare m'arrachant aux morts en vie. Il n'y a rien qui vaille tant d'efforts, pas même ne rien faire. Quoiqu'on fasse nos actes et nos pensées tendent vers un équilibre incontrôlable. C'est toute notre origine extra-humaine et naturelle qui se joue de nous, dirige tout. Nous ne jouons qu'avec nos défaillances, nous résistons, puis, sans que personne ne prenne la peine de s'en apercevoir, nous actons en dehors de notre responsabilité. Nous sommes infiniment avilisables. Avoir conscience de cela c'est savoir que nous sommes fait pour nous mépriser, c'est être dégoûté de notre capacité à ressentir et jouer la pureté. La pureté est le grigri des défaillants. C'est à travers elle que serait rendu l'équilibrée justice entre les bons et les mauvais. Les êtres en bonne condition et bien formés n'ont pas appris la pureté. Ils vivent en pleine possession de leurs moyens, avec tout ce dont leur nature leur a doté comme outils, car tout est outil.

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