Les denses valses
Ferdinand Legendre
Les denses valses
Raviver les mémoires vives, les pieds sur un damier glacé,
Attentif à l'ondulation pressé des demoiselles hâtives.
Difficile parfois de trouver sa place et,
Debout dans l'opaque fumée les songes à la dérive
Voir son regard voguer de l'autre coté, comme coincé,
Gouttes à gouttes le plafond s'écoule,
Pièce moite parmi les doutes depuis la foule,
Depuis les heures étouffantes, l'attente et sous les voûtes,
Dansez dans ses denses valses et,
Priez car notre monde s'écroule,
Vite il vient pour l'étreindre sans craindre encore de perdre la face,
Efface ce qu'il est diurne, n'en laisse aucune trace,
Désormais serpentant dans l'ivresse durant dix heures,
Le cœur suivant pas à pas l'intense synthétiseur.
Je n'ai plus peur à présent, la trame mélodique est mienne,
Et je tiens sans enlisement face aux rythmiques en contre-temps,
Non content des détours, habillé de chimiques nappes, haletant,
La substance qui m'entoure telle une prêtresse égyptienne.
Les mouvements se condensent dans une glissante cohérence,
La fumée change de forme, les silhouettes d'errances,
Petit à petit tout semble plus tangible et je pense,
Qu'il est peut-être l'heure de rentrer.