Les enfants sauvages.

Hervé Lénervé

Il fut un temps où les enfants sauvages étaient à la mode, avoir un enfant sauvage domestiqué chez soi était le grand chic.

Les plus connus (grâce à la littérature et au cinéma) sont certainement, Victor de l'Aveyron (trouvé 1797, mort 1828) et Kaspar Hauser (1812-1933).

A travers eux, des psychologues ont essayé de comprendre l'ontogénèse (développement psychique de l'enfant à l'adulte). Maintenant, la découverte de ses enfants à des âges variables, ne garantissait pas qu'ils n'aient pas eu une psychopathologie antérieure.

 Des psychologues généticiens (rien à voir avec l'ADN, mais encore avec l'ontogenèse) tels Piaget et Wallon avaient repérés des âges sensibles à l'évolution du cerveau, des passages en étapes obligatoires, définies en stades pour acquérir des opérations mentales. Si les acquisitions, pour des raisons d'isolements affectifs, n'étaient pas réalisées pendant ces stades, elles ne pouvaient plus être assimilées par la suite.  

Nous savons tous que le nourrisson arrive avec un cerveau en kit, partiellement pré câblé pour ces fonctions neurovégétatives et quelques ébauches de réactions sociales, comme les pleurs pour user les nerfs de jeunes parents déjà mis à vif par le manège des tournantes de biberons. Mais pour le reste tout reste à faire et cela prendra du temps.

 Alors que les animaux naissent avec un cerveau, clef en main, déjà opérationnel qui leur assure une adaptation rapide à leur environnement hostile.

Cet inconvénient, chez le nourrisson, est aussi un avantage, car du coup, il peut s'adapter à n'importe quel milieu social. Il peut être humain ou tout autre, dans la mesure de ses dispositions physiques bien évidemment. Chez les poissons, ça ne marche pas, c'est la raison pour laquelle, il n'y a pas eu d'enfants sauvages poissons, ni oiseaux, ni insectes.

Par contre, élevé avec des parents conformes à son espèce, il est capable d'apprendre sa langue maternelle en un temps record et même des langues étrangères pour le peu qu'elles soient parlées autour de lui, alors que je suis encore au babillage de l'Anglais après vingt ans d'apprentissage.

Bref, en fait pour tout dire et être honnête je ne voulais pas vous parler des enfants sauvages aujourd'hui, mais d'une anecdote amusante qu'il m'est arrivée avec un camarade quand j'étais jeune.

Voilà. Nous marchions tous les deux sur un chemin à la campagne, je précise, que nous étions déjà, de jeunes adultes et consentants, mais cela n'a aucune importance dans l'histoire, de plus nos mœurs étaient en conformité à l'orthodoxie bien « priante » des curés. Nous discutions de choses et d'autres, dont bien évidemment, j'en ai oublié l'importance, lorsque mon copain se met à siffler comme un oiseau. Mais quand je dis comme, c'est réellement comme, avec les trilles et tout le reste. Alors, que plongé dans notre discussion dont je ne me souviens plus de l'insignifiance, je n'avais pas réalisé que des oiseaux lançaient leurs chants de toute part autour de nous.

Le pire, c'est que quand il lançait une phrase sifflée, une réponse, tout aussi sifflée lui revenait en échange dans les règles de la communication : écoute-réponse.

Après une certaine stupeur, Il m'expliqua que quand il était nourrisson son berceau,  était à côté d'une fenêtre où un nid de pinson n'était pas loin, ce fut donc sa musique de chevet pendant plusieurs années. Et que ses gazouillis  étaient tantôt humains tantôt sifflés (Ce sont ses parents qui le lui avaient dit, comme de bien entendu.)

Le fait était que moi qui ne suis pas un spécialiste des chants des oiseaux je n'entendais aucune différence entre ceux de mon pote et ceux des vrais piafs. Alors naïvement, eh j'étais jeune aussi, je lui demandai sérieusement : 

-         et qu'est-ce qu'ils disent ?

-         je ne sais pas, ce sont des mésanges, je ne parle que pinson.

Ça m'apprendra à être aussi con, en attendant je me souviens que l'on a beaucoup rigolé.

  • On se souvient souvent de la mélodie, mais plus rarement des paroles. :o)

    · Il y a presque 4 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Surtout dans une langue étrangère. :o))

      · Il y a presque 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Il est devenu arbitre ?

    · Il y a presque 4 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • Au tennis, l’arbitre de chaise devrait avoir un sifflet. :o))

      · Il y a presque 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • En tout cas, une chose est sûre: Le cerveau des baltringues du gouvernement n'a pas évolué !

    · Il y a presque 4 ans ·
    10922201 10205502677102091 1480983158 n

    phil-29

    • Excepté pour les politiques effectivement, le cerveau par lui-même n’évolue guère. Celui de nos ancêtres préhistoriques était presque le même que le nôtre. C’est la culture des civilisations qui a évolué et qui, de fait, lui donne une stimulation accrue. Toujours cette dualité entre innée et acquis. :o))

      · Il y a presque 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Et le rire, c'est bien le principal !!

    · Il y a presque 4 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • on dit même, mais à tort, qu'il est le propre de l'homme. :o))

      · Il y a presque 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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