Les enquêtes d’Hercule Foireau (67)

Coulanges la Vineuse, 14 h 10 PM.

Discussion entre Hercule et Henri, un capitaine sans bateau dans une 4L bleu roi. (Pas mal, le décor descriptif !)

H – Votre squelette a pu être daté ?

H – il est mort, il y a une quarantaine d'années.

H – Il est moins vieux que Lucie, mais de là à se faire chier pour de vieux os. Qui a découvert le corps ?

H – Le père Mathieu.

H – Il boit ?

H – Oui, comme tout le monde, bourré du matin au soir. Mais c'est son chien qui a trouvé le corps et lui, il est sobre.

H – Je voudrais l'interroger.

H – Qui, le chien ?

H – Non, le poivrot.

H – Pas de problème, il n'y a qu'un troquet à Coulanges. Autrement, Dijon, nous a envoyé les résultats génétiques, le mort était fiché pour un vol de vaches à l'arraché, un certain Guillaume Michel, agriculteur domicilié à Pernesiau.

H - Appelons-le, Michel pour ne pas être trop familier.

Hercule se rend au hameau de Pernesiau pour interroger la veuve, la mère Michel, Henriette de son petit nom.

H – Madame Michel, avez-vous tué votre mari, monsieur Michel ?

H – Vous plaisantez, jeune homme ! Ça fait quarante ans qu'il est parti sans laisser d'adresse en me laissant les vaches à traire. Comment voulez-vous que je me rappelle, si je l'ai tué ?

Hercule laisse tomber l'interrogatoire. La mère Michel ne peut rien lui apprendre de plus. Il se rend au café de Coulanges, nommé « Le p'tit rouge » et demande au Patron.

H – Un café !

P – Pardon ?

H – Bon, un p'tit rouge, alors. Est-ce que monsieur Michel est là ?

P – Comme d'habitude, la table au fond, c'est la sienne !

H – Il n'y a personne !

P – Si, dessous.

Hercule frappe sur le plateau de la table.

M - Entrez !

H - Monsieur, Michel, où avez-vous découvert le corps ?

M - Demandez à mon chien. Il me l'a ramené en plusieurs fois, os par os, la brave bête.

H – Et votre chien vadrouille où ?

M – Mon chien ne vadrouille pas, c'est interdit par le garde-chasse, mon chien se promène.

H – Et où se promène-t-il donc, votre chien ?

M – Un peu partout, par contre, il passe toujours par le cimetière.

H – Mais bon dieu, c'est bien sûr !

Hercule retourne chez la mère Michel, dite Henriette pour les intimes, elle n'en a pas !

H – Madame  mère Michel, j'ai le regret de vous apprendre le décès de votre époux.

H – Qui ça ?

H – Votre mari.

H – Ah, oui. Je me souviens à présent, de bien belles funérailles.

H – Il a été enterré par erreur dans une mauvaise tombe, après avoir fait une mauvaise chute dans celle d'un autre. Alors qu'il coupait par le cimetière pour se rendre aux vaches. Un coup de pelleteuse malencontreux, c'est vite fait.

H – Le père François, notre fossoyeur, n'a pas de pelleteuse, il creuse à la main.

H - Ok, je note, enterré à la main par erreur. Accident de travail.

Encore une affaire résolue par notre fin limier.