Les enquêtes d’Hercule Foireaux (45)

Hervé Lénervé

Episode 2. Ça continue, mais ça ne s’arrange pas.

J'arrivais à la porte de mon pote Hercule et j'entrais sans frapper (je n'avais pas encore suivi la formation « Garde à vue* ») pour lui faire la surprise de ma toilette.

-         Comment tu trouves ?

-         Putain ! Tu m'as fait peur !

-         Je t'en prie un peu de galanterie devant le sexe faible.

-         La vache, t'es con ou quoi, je plaisantais pour les fringues.

-         Je ne te plais pas ?

C'est fou comme on peut choper rapidement des réflexes de coquetterie.

-         C'n'est pas ça, mais là, on va se faire repérer et dans le métier, la discrétion fait loi de nécessité. Allez enlève-moi tout ça, avant que les flics m'interpellent pour proxénétisme.

-         Je te préviens que sous mes vêtements, je suis nue comme Eve.

C'est fou comme on peut changer rapidement de sensibilité sexuelle, un peu de rouge à lèvre et hop te voilà transformé en midinette qui minaude.

-         L'exhibitionnisme est préférable à la prostitution, la peine est plus légère. Trois coups de matraque sur la quéquette contre dix ans de perpette.   

Donc j'abordais mon premier jour de métier à poil comme Adam. Ouf, j'ai retrouvé mon identité sexuelle.

-         Je ne savais pas que tu avais une si petite bite.

-         C'est vrai on me le dit souvent, mais généralement ce sont plutôt des femmes qui rigolent.

-         Prend un imper dans la penderie, j'en ai deux au cas où la pluie redoublerait. En ce moment je suis sur trois affaires. Une femme qui trompe son mari et un mari qui trompe sa femme. Mais par une chance hasardeusement indécente, les affaires se recoupent. La femme trompe son mari avec le mari qui trompe sa femme, donc quand je surveille l'un ou l'autre, je facture deux fois, les deux, soit au mari cocu, soit à la femme bocul. C'est clair !

-         Non ! je préfèrerais la troisième affaire.

-         La recherche d'une disparue, mais je l'ai presque retrouvé, il me manque juste un pied et la tête.

-         Elle est morte ?

-         Eh, je suis détective, pas légiste ! On me dit de ramener une fille, moi je la ramène et c'est tout.

-         Et je fais quoi, moi ?

-         Le café pour commencer, après ce sera les photocopies

-         Cool !

-         Je vais te passer une arme.

-         Ouah, un gun !

-         Tu as le permis de port de flingue ?

-         Non !

-         Alors, ce sera un arc et des flèches.

-         Pas très discret.

-         Tu mettras une armure médiéval on te prendra pour Jeanne d'arc.

Ça y est à nouveau en femme, je commençais pourtant à m'habituer à être redevenu un homme.

-         Et si je mettais la panoplie d'un guerrier indien, plutôt ?

-         Pas de cheval à disposition, ce sera Jeanne la pucelle ou rien !

-         Dommage ! Remarque je n'ai jamais été une pucelle pusillanime.

(A suivre de près)

*Ne pas confondre : « Garde à vue » Police et « Carde à vous ! » Armée.

PS. Je dois rectifier pour l'honneur de ma femme et de mes maîtresses que j'ai un sexe moyen comme tout le monde, quoi ! Deux centimètres en érection, donc dans les bons jours seulement.

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