Les enquêtes d’Hercule Foireaux (46)

Hercule m'avait filé une photo d'identité de la femme, ma fois elle était plutôt joliment belle, mais comme elle n'avait pas de corps non plus sur le cliché, je me suis demandé si la photo avait été prise avant découpage de l'image papier ou après étêtage du visage entier.

-         Hercule comment t'es-tu, comme tu l'es, procuré la photo ?

-         D'abord, je ne suis pas une bourrique et c'est ma cliente qui me l'a donnée, qui n'est autre que sa mère utérine adoptive. Je me souviens qu'elle me dit, en me la tendant : « Tenez, prenez la photo de ma tête de linotte de fille. Si elle n'avait pas sa tête attachée aux épaules, elle l'aurait déjà perdue. » Une visionnaire, la mère.

-         Et où as-tu retrouvé presque la totalité du corps ?

Je rappelle pour les retardataires, qu'il manque également un pied au puzzle entier.

-         J'ai tout retrouvé dans une poubelle, enveloppé dans des sacs de congélation.

-         Curieux ?

-         Non, par hasard, j'avais faim et les magasins étaient fermés en sortant de chez ma cliente…

-         Vous avez eu des rapports ?

-         Non, en sortant de chez elle.

-         C'était donc les poubelles de sa mère, alors ?

-         Ma foi, il n'y avait pas de nom dessus, je pouvais donc manger sans violation de domicile.

-         Je pense savoir où retrouver la belle tête et le pied bot de la disparue en morceaux.

Oui, je ne l'avais pas souligné pour ne pas affliger davantage la malheureuse, mais la découpée avait une infirmité pédestre, peuchère la pauvre.

-         Nous allons inspecter le congélateur de la mère de la victime. Mais il faut un mandat signé d'un magistrat je crois.

-         Tiens, j'en ai toujours un sur moi, pour gagner du texte.

-         Merci pour le lecteur, Hercule.

(A suivre pour le tragique dénouement du démembrement.)