Les enquêtes d’Hercule Poivrot (73)

Réunion dans un cabinet d'avocats. Mais pas, un petit cabinet de quartier de merde. Non, un grand cabinet d'arrondissement, tout aseptisé.

- Hercule, on aurait besoin de tes compétences pour retrouver un agresseur de femmes.

- (H) Ils ne doivent pas être légion.

- Cela, nous ne le savons pas. Ils ne viennent jamais pour porter plainte ! Contrairement à nos plaignantes qui défilent à longueurs de journées chez nous. Si ce sont les mêmes, on peut dire qu'ils ne chôment pas.

- (H) Donnez-moi des indices.

- On a un portrait-robot. Le voici !

- (H) Mais c'est le dessin d'un...

- Oui ! C'est la seule partie qu'elle ait vue de son agresseur.

- (H) Ouais, remarquez, il est bien croqué, mais je ne vais pas aller loin avec un pénis-robot. Vous me voyez : « Excusez-moi, monsieur, contrôle d'identité, montez-moi votre pénis, s'il vous plait. » Et si plutôt, on le diffusait dans la presse et qu'on obligeait tous les hommes, à sortir le pénis à l'air, bien visible.

- Impossible, ils seraient arrêtés pour atteinte à la pudeur des bonnes mœurs. Les commissariats dégorgeraient.

- (H) Lançons une nouvelle mode masculine. La posture-attitude de « L'homme libéré et décomplexé du gland ». Grâce à n'importe quelle vedette de foot, ça le fera à coup sûr !

- Ouais, mais ça va prendre du temps avant que l'interdiction ne soit levée et que cela ne rentre totalement dans les habitudes domestiques. Se promener le pénis à l'air, mine de rien, ce n'est pas rien, quand on n'y a pas été habitué, dès le plus jeune âge. Puis, il y aura des résistants aux progrès, comme partout et toujours.

- (H) Certes et pendant ce temps-là, l'agresseur coure toujours, la bite à l'aire, prêt à se jeter sur n'importe quelle femme esseulée et même celles déjà faites. Car il ne prend aucune note, « Le Pénis-fou », comme va, le titrer la presse. Bon, j'ai compris la situation. Je vais me travestir, me déguiser en chèvre pour l'appâter.

- Ah, il s'en prend aux chèvres, aussi ? C'est étonnant qu'aucune chèvre ne soit jamais venue porter plainte, dans nos bureaux.