Les enquêtes d’Hercule Poivrot (74)

Hervé Lénervé

Hercule passe à la télé. Si, si ! Allumez vite votre poste sur Antenne 2, c’est maint’nant.

- Bonjour monsieur Poirot.

- Poivrot, s'il vous plait.

- Pardon, Poivrot, bien sûr le fameux Hercule Poivrot. Vous avez été élu meilleur enquêteur de l'année par vos pairs. Comment expliquez-vous ce vif succès ?

-  Par ma méthode méthodique, ma rigueur sur les faits des méfaits, ma sagacité perspicace pour les détails en son ensemble et mon efficience édifiante, mais surtout mon flair.

- Vous pensez que votre réussite se situe dans votre intuition nasale.

- Absolument, j'ai le pif ! Un pif épidermique. Tiens, celle-là, elle à une sale gueule, je ne peux pas la sentir, j'en fais ma coupable number one.

- Votre suspect numéro un. Voulez-vous dire ?

- Non, je ne perds pas de temps dans les étapes intermédiaires. Je vais directement à l'échafaud. Une coupable, parfois deux, s'il y en a une autre que je ne peux pas blairer ou qui a repoussé mes avances. Je livre les deux, aux bras séculiers du bourreau, pour le prix d'une et demie.

- Ne vous est-il jamais arrivé, sur une enquête, de n'avoir personne d'antipathique à inculper.

- C'est très rare, mais si, ça m'est arrivé quelquesfois.

- Et qu'avez-vous fait pour résoudre l'affaire ?

- Je suis passé aux hommes en espérant qu'il y en ait un, avec une gueule de premier de la classe de sa promotion et des airs supérieurs. Je n'aime pas la concurrence des fats et des pédants.

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