Les rêveries sensuelles de Lyselotte (4)

lyselotte

Myriam est mariée depuis sept ans à Martial. Ils se sont connus au collège, puis ont été séparés par la vie. L'un partant en internat à Bordeaux et elle restant sur le Bassin. Ils se sont retrouvés lors du retour de Martial à Lège, se sont fréquentés pendant un an avant que  leur union, dans les liens sacrés du mariage, pour employer la formule consacrée, devienne une évidence pour eux comme pour leur entourage.

Un amour fusionnel que la vie a érodé comme l'océan grignote avec opiniâtreté  les falaises les plus résistantes jusqu'à les réduire en sable. Depuis un an, elle n'éprouve plus aucun désir pour son mari et doit se résigner à faire l'amour (enfin…si l'on peut dire) avec lui quand elle sent que ça va tourner vinaigre.

Il y a un an, Myriam a rencontré Agnès. Partenaire au tennis, puis copine préférée, puis amante. La vie vous joue de ces tours, des fois.

Rien ne les prédisposait, l'une comme l'autre, à cette lente évolution du statut de femmes hétéros à celui de maîtresses saphiques. Pas même une expérience d'adolescence qui leur aurait laissé un souvenir inoubliable. Rien.

Mariées toutes les deux, vivant à Lège à quelques encablures l'une de l'autre, elles s'étaient rencontrées sur les cours de tennis et s'étaient tout de suite entendues. Au fil des jours, leur amitié s'était construite. Elles sortaient ensemble, allaient faire des virées à Bordeaux ou à Arcachon, passant de plus en plus de temps ensemble. Les confidences intimes avaient tout naturellement trouvées leur place dans leurs conversations et c'est ainsi qu'elles s'étaient retrouvées évoquant leur vie de couple, lénifiante, sans surprises.

Elles se retrouvaient souvent chez Agnès, en été. La maison cossue qu'elle habitait avait une piscine et toutes deux passaient du temps à se dorer la pilule, quasi nues, sirotant des jus de fruits glacés et parlant de tout et de rien.

Elles comparaient souvent leur plastique. Agnès était longiligne, nerveuse et musclée. Son absence de poitrine -façon Jane Birkin- la navrait mais elle avait un joli cul, pommé et bien rond, de longues jambes bien galbées et un ventre plat et dur. Un physique de marathonienne que Myriam lui enviait.

Elle qui était plus ronde sans l'être excessivement regardait maintenant son 90C et son 42 de taille avec irritation. Elle se mit donc au régime et perdit rapidement du poids pour ressembler à Agnès. Le sport lui permit de se modeler un corps harmonieux mais sans les formes qui faisaient son charme, du moins aux yeux de Martial.

– Si ça pouvait lui couper son envie, disait-elle à Agnès après être, pour la paix, passée à la casserole, ça m'arrangerait…

L'amitié des deux femmes s'enlisait dans un bien-être partagé et bienheureux. Parfois pourtant,  elles se regardaient autrement. Ces regards-là soupesaient la possibilité d'un autre chose, plus charnel, plus intime.

– Tu as déjà fait l'amour avec une fille ? osa un jour Myriam.

Agnès, au lieu de s'esclaffer la fixa intensément.

– Non, assura-t-elle, mais ça me tente.


La suite? 

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