Les risques du métier

Hervé Lénervé

Je suis chauffeur de maître, il n’y a pas de sot métier, de plus mon patron est très sympa.

J'emmène mon boss le matin à son Entreprise et je le reprends le soir, le reste du temps, je lave la voiture, cool !

Jusqu'au jour où nous avons été attaqués sur le trajet par des kidnappeurs qui téléphonèrent à la femme du boss pour la rançon. Cinq millions d'euros.

L'épouse demanda aux ravisseurs une preuve de la bonne santé de son mari. Ils envoyèrent un doigt par Chrono post, ce qui ne prouvait pas grand-chose. Elle exigea de lui parler par téléphone. Ils envoyèrent une oreille. Ce qui ne prouvait toujours rien. Elle exigea une vidéo, ils envoyèrent un œil. A croire qu'elle voulait le récupérer en morceaux sans rien payer.

Ici, il faut préciser que le matin de l'enlèvement, mon employeur eut l'idée saugrenue de vouloir conduire lui-même sa nouvelle Jaguar et comme j'étais confortablement installé à l'arrière de la berline, ils me prirent pour lui, alors que mon boss rentra tranquillement dans sa propriété pour se remettre de ses émotions. Donc, ils ne payèrent jamais la rançon et les ravisseurs finirent par relâcher ce qu'il restait de moi.

Mais mon patron me licencia, car il ne voulut pas d'un chauffeur borgne et mutilé. Putain d'amateurs ces bandits.

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