Les Rougons

Hervé Lénervé

Ce qui est con avec mes textes qui apparaissent différés d’une semaine. C’est que je ne me souviens plus de leur contenu.

Je suis obligé de les relire pour savoir de quoi ils causent. Et la relecture, contrairement à la vengeance est toujours plus mauvaise à froid.

Parfois cependant, je suis surpris. Putain, c'est moi qui ai pu écrire une connerie pareille ? J'en doute ! Je me demande s'il n'y a pas des intrus qui viennent écrire chez moi en cachette clandestine pour ruiner mes chances d'être prix Noël de littérature.

En fait, ma technique, c'est l'écriture rapide, presque automatique, sans pose clope, sans relecture, du brute, du sauvage, mais avec un soupçon de componction lombaire. Seules les associations d'idées délirantes me bottent, le glamour me boude, je ne suis pas prêt d'avoir le prix Goncourt. De toute façon je ne Goncoure pour aucun prix, j'ai horreur des thèmes imposés par obligations coercitives judéo-policières.

Mais de ma façon d'écrire, on s'en fout, l'essentiel étant d'atteindre l'excellence et peu importe s'il faut tricher pour le faire. L'essentiel, étant surtout, de ne pas se faire piquer. J'avais plagié intégralement à la Virgile près, « Les Bougons-Macquart » d'un illustre inconnu. Les éditeurs ont dit que c'était du déjà-vu. Ils auraient, au moins, pu me mettre une bonne note pour le pensum, merde ! « Les Rougon » c'est déjà long à lire, alors à réécrire, merde !

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