Les trottoirs.

compteclos

J'aurais aimé décrire le claquement d'aile des hirondelles qui déchirent souvent ma triste Éternelle. Mais je ne suis rien de plus qu'une humaine appauvrie d'ailes. Ne sachant que marcher sur des trottoirs pollués. Des jolies demoiselles s'y promènent aussi sur ces trottoirs, des messieurs bien habillés, des enfants chahutant, essayant d'échapper à la vigilance de leurs parents. J'suis là, à déambuler sur ces trottoirs dépravés ou tout neuf de béton. Nos vies ne se résument qu'à des trottoirs. Nous ne faisons que cela, marcher sur des trottoirs, à longueur de journées, en permanence. Écouteurs dans les oreilles, ou bien la tête dans les nuages. Armée d'un pantalon ou d'une jupe, pourquoi pas une robe. Je vagabonde sur des trottoirs au nom de rues qui me font oublier mon propre prénom.


J'ai rencontré beaucoup de personnes sur les trottoirs. Hier j'ai donné deux euros à une dame faisant la manche. J'étais émue de ses «  merci beaucoup » pleins de vie. J'ai rencontré beaucoup de personnes sur les trottoirs. Des garçons, des femmes, des hommes, des filles.

«  T'aurais pas une clope ? »

«  T'aurais pas du feu ? »


«  Sers toi »


Fumer, ça a parfois du bon. De belles rencontres autour d'une blonde.


Alors, je fume, sur les trottoirs. Alors j'entretiens mon cancer, sur ce béton. Pour rencontrer, toujours, de nouvelles personnes. Je suis avide de rencontres, avide de connaissances. La curiosité de l'Autre, ne jamais feindre l'indiffèrence, toujours continuer à sourire à ces passant(e)s pressé(e)s.


La vie est un trottoir.

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