L'étrange Destin de Kaina

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C'est l'histoire d'une jeune femme : Kaina qui vit seule avec sa mère. Un jour, elles reçoivent une lettre que la fille n'a le droit de lire. S'ensuit un départ précipité dans une mystérieuse école...



Chapitre 2 : Amitié

 

 

 

 

    Cette nuit là, je fis un rêve étrange. Je me trouvais dans mon jardin en pleine nuit et j'étais entrain de discuter avec un animal dans un arbre. Il faisait trop sombre pour que je puisse le voir, je savais seulement qu'il avait une longue queue ressemblant à celle d'un lion et des yeux orange qui brillaient.

« Allez ! Descendez, venez jouer avec moi, dis-je.

Je crois que je devais avoir cinq ou six ans, vue ma taille.

 -Elfré? Qu'est-ce que vous faites ? Demanda une voix de femme.

 -Je parle à mon ami, répondis-je, naturellement comme s'il était normal que l'on m'appelle Elfré.

 -Vous ne devriez pas jouer toute seule, surtout quand je ne vous vois pas.

-D'accord mère.

Je me tournais vers la femme. Elle avait les cheveux blonds. Je ne l'avais jamais vue, auparavant. Elle regarda dans l'arbre au-dessus de moi.

 -Qui est-ce ?

 -C'est mon ami!

 -Elfré, rentrez dans la maison tout de suite!

 -Pourquoi ? »

   Elle semblait si effrayée que je me dépêchais de courir en direction de la maison. Sauf qu'en arrivant à la porte d'entrée, je me tournais vers elle, tout en restant cachée. Une intense lumière apparue. Cela m'éblouis. Je crois qu'elle tentait de détruire mon ami! Les larmes me montèrent aux yeux alors je me dépêchais de retourner dans la maison et d'aller me réfugier dans ma chambre. Je pris un carnet qui se trouvait caché dans une latte du mur et me mis à écrite ce qu'il venait de se passer. Après l'avoir fait, je continuais de pleurer et rencontra du regard, mon reflet dans le miroir face à moi. Je vis que j'avais les cheveux violet pâles comme ma mère et mes yeux étaient bleus comme les flammes de gaz. Ça, ce n'étais pas normal ! J'entendis ma mère, enfin ma grand-mère arriver, alors je cachais mon carnet.

« Qu'est-ce que vous lui avez fait?

 -Rien du tout, je lui ai juste demandé de partir.

Elle se pencha vers moi avec un regard inquiet.

 -Qu'est-ce qu'il y a?

 -Rien ma chère enfant. Vous avez seulement oubliez ce qui viens de se passer et vous endormir. »

Sans aucune protestation, c'est ce que je fis. Le lendemain matin ma grand-mère me demanda si je me souvenais de ce qui c'était passé pendant la nuit. Je lui répondis que non. Mon rêve pris fin sur le regard insistant de ma grand-mère qui cherchait peut-être à lire dans mes pensées.

 

    Quand je me réveillais, il faisait encore nuit. Je pouvais encore entendre le chien se battre. Je savais que j'étais incapable de me rendormir après le rêve que je venais de faire et ce qui se passait à l'extérieur. Alors malgré les interdictions de ma mère, je me levais et marchais en direction de sa chambre. J'ouvris la porte sans un bruit et entrait. Il fallait que je sache! J'approchais d'elle à pas de loup. Je pouvais voir la clef qui brillait malgré l'obscurité. Il fallait juste que je la détache de son cou… Je pouvais le faire! Je me penchais vers elle et attrapais la clef, je tirais un tout petit peu sur la chaîne pour la tourner. Ma mère bougea: je me figeais. Si jamais elle se réveillait et qu'elle découvrait ce que je m'apprêtais à faire, elle ne me ferait plus jamais confiance... Heureusement, elle ne fit que ce tourner, ce qui me facilita la tâche. Le petit truc que je devais ouvrir se trouvait juste devant moi. Je réussis à détacher le collier et à pendre la clef. Je sortis de la chambre en faisant le moins de bruit possible.

    Je descendis les escaliers. J'entendis les bruits de l'extérieur de plus en plus fortement. Alors que la porte d'entrée fut face à moi, quelque chose passa juste devant moi, ce qui me fit sursauter. C'était Powâkk qui venait du couloir sombre où jamais j'aurais l'idée d'aller. J'étais soulagée que ce ne soit pas une créature mais cela ne m'arrangeait pas.

« Que faites-vous dans le hall à cette heure ci?

Tiens c'est étrange, il me vouvoyait et non ma mère.

 -J'avais besoin de prendre l'air.

 -Et de sortir? Là où toutes les créatures se trouvent? Si vous aviez besoin de prendre l'air, vous n'avez qu'à aller dans le jardin intérieur, il est fait pour ça.

 -Je veux sortir.

 -Et vous faire tuer?

Il se pencha vers moi. Il était tellement grand par rapport à ma petite taille qu'il avait l'air d'un géant et moi, d'une enfant.

 -Laissez-moi passer!

Il me propulsa au sol simplement en posant sa main sur mon épaule.

 -Je vous donne un choix, dit-il en prenant la clef que je venais de faire tomber et en me la montrant; soit vous retournez vous coucher et je ne dit rien à votre mère, soit vous tentez de sortir une seconde fois et je vous raccompagne dans vos appartements en racontant tout à votre mère. »

Je ne trouvais rien à lui dire et à vrai dire, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire maintenant. Je ne bougeais pas.

« Sage décision, dit-il en me tendant la main pour m'aider à me relever et en me rendant la clef. Je vous souhaite de beaux rêves. »

  Il disparut ensuite dans le fameux couloir. Cet homme pouvait être mon père. Car il me ressemblait. J'étais tellement choquée que je remontais les escaliers en trombe. Je remis le collier à sa place et malheureusement, ma mère se réveilla.

« Qu'est-ce que tu fais? J'espère que tu n'essayes pas de prendre la clef, demanda-t-elle à moitié endormie.

 -Non, je n'arrive pas à dormir. Est-ce que je peux dormir avec toi?

 -Oui, bien sûr! »

C'était la première fois que je lui mentais. Je me couchais à côté d'elle et elle me serra dans ses bras comme si j'étais une enfant, c'est-à-dire : une fille et non une femme.

 

Je fus réveillée par la douceur du matin. Les oiseaux qui chantaient... J'avais cru que je me trouvais encore dans ma maison or quand j'ouvris les yeux, la réalité me rattrapa. Il faisait très sombre dans la chambre, la seule lumière qu'il y avait, provenait de la serrure de la fenêtre. Je me levais et sortit. Je traversais les couloirs qui menaient au hall et traversait un autre couloir en me servant de mon odorat car l'odeur de nourriture venait de là-bas. Je trouvais ma mère entrain de manger son petit déjeuner sur une table. Je me trouvais dans une cuisine salle à manger.

« Les fenêtres vitrées me manquent, dis-je en arrivant.

 -Bonjour ma chérie, et bien si tu veux, tu peux ouvrir les fenêtres de la cuisine.

Elle me tendit la clef après l'avoir décrochée.

 -C'est vrai? C'est super ! »

 Je sautais dans ses bras. Je me précipitais ensuite vers la première fenêtre et me dépêchais de l'ouvrir. Le paysage était magique et magnifique, dans les tons orangés. En fait, je crois que nous étions au fin fond du monde car il n'y avait rien aux alentours. Je fermais les yeux pour apprécier la douceur de la brise d'automne. Quelqu'un se plaça derrière moi. Je me retournais et fus surprise de découvrir une femme de mon âge avec presque les mêmes cheveux que moi.

« Salut! Je m'appelle Sofra et toi?

 -Kaina. Ça ce prononce K-I-NA.

 -Enchantée, K-i-na.

 -Qu'est-ce que tu fais ici?

 -Et bien, nous partageons les mêmes appartements. Il y a, à peu près deux familles par étages. Nous sommes dix enfants spéciaux.

 -Qu'est-ce que ça signifie?

 -Tu n'es pas au courant? Je suppose que si ta mère ne t'as rien dit c'est pour une bonne raison alors je vais respecter son choix. De toute façon, tu le sauras demain.

 -Et pourquoi demain?

 -Nous avons cours. C'est une école, cette maison tu sais.

 -Une école? Non je ne le savais pas...

 -Allez, ouvres les autres fenêtres. »

  J'étais contente, j'allais aller à l'école, j'allais me faire des amies et en plus de ça, j'allais apprendre la vérité. En ouvrant la dernière fenêtre, je me penchais vers la véranda où  se trouvait le chien. Je fus soulagée de voir qu'il était encore en vie, entrain de dormir.

 

   Ce matin là, lors du petit déjeuner, je rencontrais les parents de Sofra : Mira et Paul. Ils lui ressemblaient, je n'avais aucun doute sur leurs liens de parenté. Après m'être habillée, je rejoignis ma nouvelle et première amie. Elle m'attendait dans le hall. Elle voulait me faire visiter la maison, du moins les endroits où nous pouvions aller.

Nous commençâmes par le premier étage. Les parents de Sofra lui avaient prêté leurs clef alors nous pouvions aller dans chacun des halls. Le hall du premier était moyenâgeux et très chaleureux.

« On se croirait au moyen âge, fis-je, émerveillée.

 -C'est normal, ceux qui vivent ici viennent de cette époque.

 -Comment ça?

 -Ah, oui... J'avais oublié que tu ne savais pas... Allez viens ! »

Comprenant qu'elle ne me dirait rien, je la suivis sans demander plus. Après avoir fermé la double porte à clef, nous visitâmes le hall du deuxième. Celui-ci devait être de l'époque victorienne.

 Pour monter au quatrième, Sofra appuya sur un bouton et quelques secondes suffirent pour que les portes s'ouvrent. Elle voulait que j'entre dans cette boîte.

 

« Non, je ne peux pas... Je commence à être claustrophobe. Et puis d'abord, pourquoi devrions-nous entrer là dedans?

 -C'est un ascenseur, le seul moyen de monter... Ne me dis pas que tu n'as jamais pris d'ascenseurs?

Je lui fis non de la tête. Elle me rassura alors je la rejoignis. A l'intérieur, elle appuya à nouveau sur un bouton. Quelques secondes suffirent avant que les portes s'ouvrent. Nous étions à l'étage suivant!

 -C'est magique, M'écriais-je.

 -Bah, c'est juste un truc mécanique qui monte et qui descend. Je me demande à quoi servent les autres boutons en haut et pourquoi il y a un plan de l'école.

 -Pas le temps pour ça, viens! »

  Le quatrième étage était pour les gens moderne comme me l'avait dit Sofra. Les meubles ressemblaient aux nôtres, dans un autre style.

  Puis arriva le dernier, tout était étrange. Les meubles volaient au-dessus du sol. Sofra m'informa que c'était l'époque futuriste. Nous croisâmes d'ailleurs des enfants qui couraient, accompagnés de leurs parents, tous vêtus de vêtements du futur, je suppose.

   Nous passâmes quelques heures avec nos parents à jouer au Monopoli, puis Sofra et moi allâmes dans ma chambre. Nous racontâmes notre vie, nos goûts, nos envies. Elle m'expliqua qu'avoir des amis, c'était super sauf quand on devait s'en séparer comme aujourd'hui. Je me dis que finalement, ce n'était pas plus mal que je n'en ai jamais eu...

 

« Tiens, c'est déjà le soir, fit-elle en regardant derrière moi. Enfin bientôt, dans quelques minutes...

Je me retournais pour constater qu'elle regardait l'horloge. Je ne l'avais pas encore vraiment regardée. Celle-ci avait deux cadrans. Au-dessus du premier il y avait un soleil et au-dessus du second une lune. Le premier cadran commençait par huit heures au lieu de douze et le deuxième vingt heures.

 -Qu'est-ce qu'elles signifient ?, demandais-je.

 -Le premier cadran est pour le jour, le deuxième pour la nuit. Quand la nuit arrive, les aiguilles du premier s'arrêtent et vice versa. Cette horloge à été créé pour que l'on soit sûr que plus personne ne se trompe d'heure. Par exemple que quelqu'un croit qu'il est onze heures alors qu'en fait il est vingt trois heures. C'est déjà arrivé, par le passé.

 -C'est très ingénieux.

Nous vîmes le premier cadran s'arrêter et l'autre démarrer.

 -Normalement il y a un signal quand la nuit arrive mais je crois qu'ils l'on enlevé pour ne pas nous faire stresser. Il y a une horloge dans chaque pièce de l'école. Tu viens ? Allons au jardin.

Nous descendîmes les escaliers en courant. Nous avions beau avoir dix-huit ans, nous étions comme des enfants dans cette école. Nous nous arrêtâmes face au couloir sombre. Je vis Sofra trembler.

 -Où mène ce couloir?

 -Aux appartements de Powâkk. Je crois que personne n'a jamais osé y aller.

 -Tu m'étonnes ! »

 

   Nous nous dirigeâmes au jardin. Il était bien plus grand qu'il en avait l'air. Je crois bien que tout le monde était là. Sofra et moi nous assîmes autour du bassin et observâmes les poissons de toutes les couleurs. Quand le chien commença à aboyer, tout le monde se tus. Soudain, un cri. Je jetais un coup d'œil à mon amie: elle avait aussi peur que moi. Car le cri provenait de l'intérieur. Je me levais et courait en direction de celui-ci. Un des pères se trouvait près de la porte d'entrée.

« J'ai vu quelque chose passer, dit-il, apeuré.

  -Qui a laissé la fenêtre ouverte?! »

Je connaissais bien cette voix car c'était celle de ma mère. Elle se dépêcha d'aller la refermer. Elle se retourna vers nous.

« C'est ici. Ça a réussit à entrer... Enfermez les enfants dans leur chambre et faites de même. Je vais m'en occuper. »

 

  Je me retins de respirer. Je vis une ombre molle sur le plafond, juste au-dessus de sa tête. Sofra m'attrapa par le bras or avant que nous atteignîmes les escaliers, nous entendîmes un souffle et toutes les bougies s'éteignirent. Nous étions plongés dans le noir.

« Oh non…, fis-je.

 -J'ai un briquet dans ma poche, remarqua Sofra. Ils ont peur de la lumière.

Je l'entendis l'allumer et une faible lueur apparue. Au lieu de monter les escaliers, elle s'avança vers la porte d'entrée.

 -Qu'est-ce que tu fais ?, demandais-je paniquée.

Elle était à un mètre de moi et tournais en rond comme si elle cherchait quelque chose.

 -Je crois que tout le monde est partit.

 -Viens, retournons dans nos appartements, dis-je avec la voix qui tremblait. »

Je m'avançais vers elle sans un bruit, de peur que la chose m'entende. Je l'attrapais par le bras pour l'emmener avec moi sauf qu'à ce moment là, une goutte tomba sur mon front. Je me pétrifiais. Alors, lentement, je levais les yeux vers le plafond. La chose était là! Sofra cria, fut emportée dans le noir et lâcha son briquet qui tomba au sol. Je me dépêchais de tâter celui-ci à sa recherche. Je le trouvais et le rallumais. J'étais seule. Pas un bruit autour de moi et il était hors de question que j'appelle à l'aide. S'il m'entendait, il viendrait. Tremblante, je tentais de me relever or j'étais pétrifiée par la peur. Je sentis quelque chose passer tout près de moi. Une voix inhumaine me glaça le sang.

« Je ssssuis là… »

 

J'avais si peur que je pensais que j'allais mourir. Je me mis à sangloter. Ma mère était sans doute morte et Sofra aussi. Je réussis à me relever avec mes deux mains et touchais quelque chose de gluant qui me fit sursauter. Je tendis mon bras qui tenait le briquet. S'il est vrai que ces créatures avaient peurs de la lumière, elles ne devraient s'approcher de moi. J'entendis quelque chose ramper alors je tendis mon bras dans sa direction. Je vis quelque chose de dégoûtant et visqueux qui me fis reculer.

J'entrepris de monter les escaliers. Je marchais donc, toujours à reculons tout en tendant le briquer chaque fois que j'entendais quelque chose. Je ne voyais rien et c'est ce qu'il y avait de pire. Si je pouvais voir, je pourrais me tenir le plus éloigné possible de cette créature immonde. Soudain, je me cognais contre quelque chose qui attrapa ma jambe. Alors je criais, le plus fort possible. Tout à coup, la lumière réapparue. Je jetais un coup d'œil autour de moi: rien. Je remarquais ensuite que ce qui m'avait attrapé la jambe n'était que Sofra. Elle était allongée par terre. Je m'assis à côté d'elle.

« Est-ce que ça va?

 -Oui... Il m'a juste projeté contre le mur. Je suis un peu sonnée.

 -Kaina!

Je me retournais en entendant la voix de ma mère.

 -Maman! Tu l'as tué?

 -Non, je l'ai capturé. Il faut que vous montiez tout de suite.

Elle avait des lunettes bizarres sur le front.

 -Qu'est-ce que c'est que ces lunettes?

 -Elles me permettent de voir dans l'obscurité. »

Je vis qu'elle avait une sorte de récipient avec un contenu noir à l'intérieur. Je crois que c'était la chose. J'aidais Sofra à se lever et nous montâmes les marches le plus vite possible sans regarder en arrière. Elle me tendit ensuite la clef et  j'ouvrais et refermais  la porte derrière nous. Je lui demandais où était sa chambre et appris avec surprise qu'elle dormait dans la même que moi. En entrant je compris que je ne l'avais pas remarqué puisqu'il y avait un paravent pour nous séparer et nous cacher. Je le déplaçais pour que nous puissions nous voir. Elle s'allongea  sur son lit et s'endormit presque aussitôt. Ses parents arrivèrent vite et me remercièrent de l'avoir sauvée.

« Je ne l'ai pas sauvée, c'est ma mère qui la fait, dis-je gênée par l'étreinte de ses parents.

 -Tu fais partie de la famille maintenant, dit son père. »

Ils repartirent après m'avoir dit bonne nuit. Ma mère arriva et m'embrassa sur le front.

Avant déteindre la lumière, mon regard se posa sur l'horloge.

« Tu ne nous as pas servie à grand chose aujourd'hui. Tu nous serais plus utile si tu nous prévenais quand une de ces choses arrivaient...

 -C'est le travail du chien ça.

 -T'as raison Sofra, bonne nuit. »

Elle avait une voix étrange ce soir mais je suppose que c'était la fatigue.

  Cette nuit là, je ne pu m'endormir sans lumière. Heureusement, il y avait des bougies dans les tiroirs et j'en allumais une avec le briquet de Sofra.

 Ensuite, je fis la suite du rêve sur l'enfance de ma mère. J'étais plus grande. Je me dirigeais vers ma chambre et fit mon lit. C'est là que je remarquais qu'il y avait une planche qui se décollait légèrement du mur. Curieuse, je la retirais. Il y avait le fameux journal. Je m'assis et le lu. En fait, toutes les pages avaient été déchirées sauf une. Il y avait le dessin d'une sorte d'humain avec des oreilles immenses comme celles des chevaux et une queue de lion. C'était le dessin d'un enfant. En dessous, il y avait écrit:

« Je viens de voir mère tuer mon ami! Mon seul ami! Elle me fait peur... Oh non! La voilà qui arrive ! »

    A ce moment là, tout me revins en mémoire. Toutes les fois où ma grand-mère m'avait effacé la mémoire. Je déchirais la dernière page et pris soin de cacher le journal sur une étagère qui faisait partie du lit et qui était cachée car contre le mur, puis je descendis voir ma grand-mère.

 

    Elle était en train de lire. Quand elle me vit arriver, elle se dépêcha de cacher son livre. Je posais la page sur la table et m'écriais:

« Je peux savoir ce que vous lui avez fait?

Elle jeta un coup d'œil au croquis et lut mes quelques lignes.

 -J'ai fait cela pour votre bien.

 -Pour mon bien? Je n'ai personne à qui parler!

 -Vous m'avez moi.

 -Non! Vous mentez! Vous mentez à chaque fois qu'il m'arrive une chose étrange! Vous refusez de me dire la vérité.

Elle s'approcha de moi. Je me reculais aussitôt.

 -Mon Elfré, n'aillez pas peur de moi...

 -Ne m'approchez pas! Vous êtes une sorcière! Je ne vous laisserez plus m'effacer la mémoire comme vous me l'avez toujours fait ! »

Sans ajouter mot, je quittais la maison d'un pas décidé.

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